J’ai déjà eu l’occasion de le dire sur RTL (« On refait le monde » (1)): Martine Aubry me fait penser à ces apparatchiks que l’on pouvait observer, jadis, dans les vieux partis communistes à l’agonie, claquemurés derrière un autoritarisme devenu risible. Ses références à « la Maison commune » et son dernier « rappel à l’ordre » lancé à Manuel Valls ont achevé de décrédibiliser la première secrétaire du PS, visiblement incapable de laisser passer l’air du réformisme dans son parti. Avec elle, persiste ce sectarisme commun à toutes les idéologies. Ne voit-elle pas que cet enfermement intellectuel précipite les chutes de toutes ces constructions fictives (le socialisme en est une parmi d’autres), incapables de dire les choses et de se confronter aux faits?
C’est Manuel Valls qui a raison, quand il dit que ce PS moribond est une machine à perdre et quand il pousse à la révolution culturelle. L’appui qu’il a reçu, ce week-end dans Le Journal du Dimanche, de Bernard-Henri Lévy, est un élément  qui pourrait accélérer la rébellion des « quadras ». Mais savent-ils où ils veulent aller? Les Dray, Peillon, Montebourg, Moscovici n’ont guère fait preuve d’audaces, jusqu’à présent, pour se délivrer du politiquement correct, ce refus d’accepter des réalités dérangeantes, qui reste le marqueur de la gauche doctrinaire. Et quand BHL définit l’identité de la gauche à travers « l’antifascisme, l’anticolonialisme et l’antitotalitarisme », il fait insulte à la droite parlementaire, qui partage ces mêmes priorités.
Il ne s’agit pas seulement, pour le PS, de sortir de sa pétrification et de s’engager dans la glasnost. Ce préalable, qui reste à franchir, n’est qu’une étape. Il lui reste, surtout, à imaginer son rôle et son originalité dans une société chamboulée, qui a pris la mesure des échecs et des mensonges des utopies. Le curseur politique, qui penche à droite partout en Europe, l’oblige à rompre clairement avec ses attirances pour l’extrême-gauche et à assumer les lois du marché. Le parti démocrate américain pourrait être l’exemple à suivre. Mais la droite française complexée accepterait-il de ressembler, pour le coup, au parti républicain? 
 (1) J’en profite pour remercier Nicolas Poincaré, animateur de cette excellente émission, qui rejoindra France Info à la rentrée. En m’invitant à rejoindre son équipe de polémistes il y a près de trois ans, Poincaré a été le premier à rompre l’ostracisme qui me tenait, jusqu’alors, éloigné des médias audiovisuels.
 PS : Votre serviteur est en vacances. Il n’y aura donc pas de bloc-notes avant le 28 août. Je reste cependant présent sur ce blog et j’y interviendrai autant que l’actualité et mes possibilités me le permettront.

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