Pas de panique ! L’État est là. Contre la canicule, « tout le gouvernement est mobilisé », a annoncé, lundi, le président de la République. En 2003, tandis que George Bush lançait ses troupes contre l’Irak de Saddam Hussein, Jacques Chirac déclarait la guerre au cancer et aux accidents de la route. C’est cette promotion d’un « soft power » (pouvoir doux) que poursuit Emmanuel Macron, en cherchant à dépolitiser l’interventionnisme d’État. Cependant, la banalité des conseils rabaisse les citoyens. Leur déresponsabilisation devient une méthode quand l’État-mamma se croit tenu de marteler qu’il faut boire de l’eau, ne pas courir et se mettre à l’ombre quand il fait très chaud. Son intrusion est telle que le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, conseille d’enlever sa cravate pour réduire la climatisation. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, invite plus généralement à « adapter nos codes vestimentaires ». Les Français doivent-ils aussi ôter leurs chaussettes ? L’avis de la République se fait attendre sur ce point. Ceci est ridicule. Tout comme est excessive, dans sa dramaturgie, la décision du ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, de reporter au début de la semaine les épreuves du brevet des collèges. Le gouvernement instrumentalise des peurs au prétexte d’une canicule de quelques jours. Or la France a connu de semblables périodes en 2006, 2003, 1983, 1976, etc. L’été 2003 fut meurtrier à cause d’une imprévoyance sanitaire. Le discours officiel lie le phénomène actuel au réchauffement climatique. Ceux qui se risquent à relativiser l’affirmation, en rappelant les précédents historiques, sont traités d’ « obscurantistes » par les receleurs de catastrophes. Ces agités du thermomètre prédisent l’apocalypse en 2050, avec des pointes à 50 °C en France, si notre société ne réagit pas dans les 12 prochaines années. L’État avalise ce scénario contesté par des climatologues plus sérieux. Il est vrai que cette perspective lointaine permet, pour un pouvoir affaibli, de faire des phrases en repoussant les résultats. Un État mature s’interdirait de parler ainsi aux gens, vus comme des enfants craintifs et obéissants. Rien n’excuse cet abêtissement. (La suite ici) Je participerai, ce vendredi, à L’ heure des pros (9h-10h30), puis à Ca se dispute (17h-17h45), sur CNews

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