Dans la France somnambule, la bêtise gambade. À côté de l’ordre sanitaire qui rêve d’un monde sous cloche, le politiquement correct multiplie ses dingueries. Vendredi dernier, le défenseur des droits, Claire Hédon, proposait d’expérimenter des lieux sans contrôles policiers, afin de ne pas « discriminer » les cités sensibles : une manière de pérenniser des zones de non-droit. Le même jour, France Culture saluait l’initiative d’un centre de théâtre invitant des jeunes « auteurs et autrices » à réécrire cinq pièces de Molière « afin de le rendre plus accessible » et de le « désacraliser ». Le 21 janvier, sur France Culture, un anthropologue liait Babar, l’éléphant de Brunhoff, à une « apologie du colonialisme ». Dans Le Figaro du 6 février, Alain Duault dénonçait la réécriture simplifiée du Club des cinq, et l’initiative de Disney d’interdire aux enfants Les Aristochats, La Belle et le Clochard et Peter Pan, pour cause de « clichés racistes ». À qui le tour ? Dans cette grande débandade face aux minorités tyranniques, le gouvernement hésite sur l’ampleur à donner au bicentenaire de la mort de Napoléon, le 5 mai 1821, contesté pour avoir rétabli l’esclavage dans les colonies. Le pouvoir n’arrive pas davantage à s’opposer à l’usage de la repoussante « écriture inclusive » et son « point médian »(é·e) en usage dans l’enseignement supérieur, jusqu’au CNRS. À l’université Paris-Nanterre, une chargée de mission « égalité femmes-hommes et non-discrimination » a pour objectif de généraliser cette grammaire idéologique, destinée à lutter contre le patriarcat censé dominer la société. « Nous avons une culture sexiste et violente », affirmait comme une évidence, lundi sur Europe 1, Alexandre Kouchner, enseignant à Sciences Po : un cliché qui ne résiste pourtant pas aux révélations sur la vraie violence sexiste qui fut imposée par l’État islamique aux femmes chrétiennes ou yézidies (1). Aujourd’hui comme hier, le conformisme est prêt à singer des moutonneries déjantées.(La suite ici) (1) La Putain du califat , de Sara Daniel et Benoît Kanabus, Grasset. Je participerai, ce vendredi, à L’heure des pros, sur CNews (9h10h30)
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