Bye-bye Dany ! Cinquante ans après Mai 68, Daniel Cohn-Bendit a raté son entrée au gouvernement. Vaguement pressenti pour succéder à Nicolas Hulot, l’ancien leader du mouvement étudiant a rencontré Emmanuel Macron, le week-end dernier, à l’Élysée. Les deux amis sont tombés d’accord pour qualifier, en fait, de « fausse bonne idée » l’arrivée de l’ex-agitateur, toujours en quête à 73 ans d’un rôle à la mesure de son ego. En réalité, l’idée n’était bonne que pour « Dany », persuadé d’être resté dans l’air du temps. « Je suis l’incarnation du en même temps », avait-il déclaré en juin 2017, ne cachant rien de « l’espérance » qu’il mettait dans le chef de l’État, disciple né en 1977. Cohn-Bendit aimerait désormais obtenir la tête de liste de La République en marche pour les Européennes de mai 2019. Une telle personnification du macronisme serait une aubaine pour ses adversaires : ce choix viendrait rappeler les graves impensés d’une génération qui croit détenir les clés du nouveau monde.
Les nouveaux contestataires sont à l’opposé de ces utopistes tapageurs. Ceux qui protestent aujourd’hui rejettent les harangueurs avides de lumière. La joyeuse impertinence des soixante-huitards de jadis s’est transformée, un demi-siècle après, en un radotage amer de vieux combattants susceptibles. La nation, la famille, l’école, la culture portent pourtant les blessures de leur domination, construite sur le relativisme et l’individualisme. À force d’avoir voulu tout casser de l’héritage bourgeois et de l’esprit national, Cohn-Bendit et ses suiveurs en sont venus à ne plus vouloir de frontières ni de limites aux droits individuels. Dans un monde où tout se vaut et où le choix est prohibé au nom de la non-discrimination, un peuple peut aussi bien en remplacer un autre. Or cette idéologie est rejetée par de plus en plus de citoyens, partout en Europe. Personne n’a d’ailleurs eu l’idée, cette année, de célébrer les 50 ans d’un mouvement faussement libératoire.
Le manichéisme a toujours servi d’argument aux promoteurs du « moi je » et à leurs héritiers. Cet univers en noir et blanc dit le vide intellectuel qui accompagne les donneurs de leçons. (La suite ici)
Je participerai, ce vendredi sur CNews, à L’heure des pros (9h-10h30), puis à Ca se dispute (21h-21h45)

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