L’intérêt que suscite l’Église catholique est un démenti à ceux qui assurent qu’elle doit se plier aux modes, ou disparaître. Ce n’est pas pour ses rites, ses codes et ses pompes que la planète a suivi le conclave. Ouvert mardi sous les fresques inspirantes de la chapelle Sixtine, il est resté coupé du monde et de ses bruits jusqu’à mercredi soir. À rebours du babillage qui finit par obscurcir la raison, le pape François est attendu pour ses enseignements universels, hérités de 2 000 ans d’expériences humaines. Dans un monde gagné par le relativisme et la mondialisation marchande, ce presque moine sera d’abord le gardien d’une sagesse qui protège et élève l’individu. Voilà pourquoi l’Église immuable, ringardisée par le volatil air du temps, a toutes les raisons de triompher d’un siècle déboussolé. Elle demeure une source spirituelle, culturelle, sociale.Un arbre se juge à ses fruits. Indigestes sont ceux proposés par les docteurs Folamour. Leur Homme nouveau est déraciné et amnésique, créateur de lui-même et maître de sa mort. Il porte un idéal néototalitaire qui voudrait que tout soit utile et interchangeable. Ce monstre est ce contre quoi résiste le catholicisme, qui met l’homme au centre de tout. Ceux qui lui reprochent de s’opposer au mariage homosexuel, à l’euthanasie, à l’avortement ou à l’eugénisme ne peuvent espérer qu’il change d’avis. Mais des aménagements peuvent être apportés aux pesanteurs. La récente prise de position de Mgr Vincenzo Paglia, président du conseil pontifical pour la Famille, en faveur d’une union civile homosexuelle, montre que l’institution n’est pas rétive à toute évolution des mœurs.Il n’empêche : le progrès devient repoussoir quand, enivré de ses audaces, il suscite la violence, la laideur, la bêtise désespérante. (La suite ici)
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