Comme Emmanuel Macron, le pape François n’aime pas les murs. Tous deux ont également en commun une détestation du populisme, puisqu’il réclame des frontières qui séparent. « La peur est le début des dictatures », a lancé le Saint-Père, dimanche, de retour d’un voyage à Rabat (Maroc). Il y avait prononcé la veille un « discours aux migrants » prônant l’ouverture de l’Europe et « un élargissement des canaux de migrations ». Le chef de l’État français, qui voit pour sa part une « lèpre qui monte » dans le réveil des peuples inquiets, ne peut qu’approuver cette envolée humaniste. Le discours de François, pour qui l’immigré est « le Christ lui-même qui frappe à nos portes », est celui des « progressistes » qui pilotent actuellement l’Union européenne. Mais il y a un hic : ces pulsions universalistes sont vues comme des dangers existentiels par une partie importante de l’opinion européenne. Le Pape, qui promeut une société « interculturelle et ouverte », ne prête guère attention aux nations ouvertes et fragiles qui craignent l’invasion islamique. Macron partage, peu ou prou, ce même angélisme.
Oui, il y a de quoi être atterré par les déclarations du Pape, quand il dit s’accommoder d’un christianisme « minoritaire » en Europe. « Jésus ne nous a pas choisis et envoyés pour que nous soyons les plus nombreux ! », dit-il. Son défaitisme emprunte aux prêches laïcs du politiquement correct. Cette morale postchrétienne est acquise aux soumissions, au nom de l’apaisement et du respect de l’Autre. Cela fait des décennies que ses évangélisateurs, omniprésents dans les médias et la politique, glorifient le « vivre ensemble ». Cette tromperie exacerbe les conflits entre communautés. Le macronisme est l’enfant de cette idéologie relativiste et déculturée ; elle croit que les peuples et les nations sont remplaçables. Un des ressorts de la révolte des « gilets jaunes » reste le sursaut vital d’une France attachée à sa mémoire collective et à ses identités régionales. Macron méprise ce « monde ancien » qui a décidé de renaître sans lui. Les catholiques devront-ils aussi se passer de ce pape politisé pour regagner leur place ?
François et Macron devraient entendre les plaintes contre une Union européenne indiscernable. (La suite ici)
Je participerai, ce vendredi, à L’heure des pros (9h-10h30) sur Cnews, puis à un débat sur Sud-Radio chez Valérie Expert (11h-12h) et enfin à Ca se dispute (17h-17h45) sur CNews

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