L’aveuglement s’accroche à la République. Quand le PS désigne, dans un « livre noir  », le sarkozysme comme une menace pour les libertés, la gauche confirme son incapacité à se confronter au vrai risque liberticide que fait courir la nouvelle alliance islamo-gauchiste et son idéologie totalitaire. La comparaison que soutient, pour sa part, le réalisateur Philippe Lioret entre le sort des clandestins de Calais, filmés dans Welcome, et celui des Juifs en 1943, relève d’une même outrance indifférente aux faits. Ces procédés sont des trucages.
 À quoi bon prendre les Français pour des gogos ? C’est ce que persistent à faire les doctrinaires qui, parce qu’ils perdent pied, se disent victimes d’un complot. Les défenseurs de « la République en danger », qui dénoncent les réformes de l’instruction judiciaire ou de l’audiovisuel public, ne se seront jamais alarmés des abus de pouvoir des «  petits juges » embastilleurs ou du manque de pluralisme dans les radios et télévisions d’État. Les maîtres censeurs ont fait naître un besoin de vérité que l’opposition ferait mieux de satisfaire.
Voyez les chiffres de l’immigration : le tabou qui les enveloppe d’un flou statistique est en train de vaciller. Certes, la peur des mots conduit à désigner, sous la « diversité », des phénomènes de peuplement difficilement maîtrisables. Cependant, le commissaire à la diversité, Yazid Sabeg, a raison d’ouvrir le débat défendu sur les statistiques ethniques : « Il faut voir les choses en face (…) Le peuplement de ce pays a changé. » Il serait temps d’en prendre conscience ; en espérant qu’il ne soit pas trop tard. Le refus de se confronter à la mutation du pays est absurde. Les phénomènes de séparatisme ethnique et culturel, souvent décrits ici, mettent en péril la cohésion de la nation « une et indivisible ». Ces fractures obligent aux mesures sécuritaires dénoncées par les démagogues. Mardi, un commando armé a mis à sac un lycée de Gagny (Seine-Saint-Denis), blessant douze élèves. Au fait : pourquoi taire encore les chiffres de la violence scolaire ?
Cette approche plus réaliste des conséquences nées d’une arrivée de peuples nouveaux sera-t-elle l’occasion de s’interroger sur la persistance de l’immigration, la fragilité des solidarités, la déculturation qui s’observe ? Entendre Sabeg en appeler «  au ressenti d’appartenance » comme méthode de comptabilité, alors que le communautarisme est le mal qu’il faut vaincre, montre les limites d’une apparente clairvoyance.
 
Sourde, en plus La République des aveugles est, en plus, sourde comme un pot. Sinon, elle n’aurait pas attendu si longtemps avant de s’inquiéter du contenu xénophobe de certains discours du collectif guadeloupéen LKP et de son leader (voir bloc-notes du 20 février). Samedi, le parquet de Pointe-à-Pitre a annoncé une enquête pour provocation à la haine raciale et tentative d’extorsion de signature, après une déclaration d’Élie Domota à l’adresse des entrepreneurs : « Soit ils appliquent l’accord, soit ils quitteront la Guadeloupe (…) Nous ne laisserons pas une bande de békés rétablir l’esclavage. » Mais le LKP disait déjà sensiblement la même chose, quand il réclamait, dans l’indifférence des gardiens de la diversité, « la Guadeloupe aux Guadeloupéens » et la « priorité d’embauche aux Guadeloupéens de Guadeloupe ». C’est avec un tel mouvement, ayant eu recours à la violence et à l’intimidation contre les Blancs, que l’État a « arbitré  » l’accord final, en laissant désigner le patronat comme fautif principal.
 
Boycotter Durban II Cette même stratégie de la tête dans le sable permet à la gauche et aux prétendus gaullistes de contester la décision de Nicolas Sarkozy, mercredi, de réintégrer intégralement la France au sein du commandement de l’Otan. Jean-Louis Bianco (PS) redoute ce qui constituerait « un bloc occidental face au monde arabe et musulman ». Faudrait-il que la France accommodante feigne de ne pas voir, outre l’antisémitisme qui se propage, le choc des cultures qui oppose l’Occident au monde islamique ? Al-Qaida a le mérite de revendiquer sans ambiguïté sa haine du monde libre. Le meilleur moyen d’éviter la guerre des civilisations, qui fourbit ses armes en Afghanistan comme à Gaza, passe par la consolidation de grands équilibres dissuasifs.
Il suffit d’observer les préparatifs de la conférence de l’ONU sur le racisme (Durban II), qui se tiendra à Genève du 20 au 24 avril, pour prendre conscience de l’état permanent d’accusé qui est réservé à l’Europe et aux États-Unis. Les pays islamiques (Libye et Iran en tête) et leurs alliés du moment y écrivent leur loi, qui interdit la critique de l’Islam et voue Israël aux gémonies. Les mêmes protestent contre l’inculpation, par la Cour pénale internationale, du président soudanais el-Béchir, pour ses crimes commis au Darfour (300 000 morts) contre des musulmans noirs modérés, au nom du djihad. Les États-Unis, Israël, le Canada, l’Italie boycotteront la farce « antiraciste » de Durban II. La France, qui laisse le Quai d’Orsay prôner un angélisme capitulard, doit rejoindre cette résistance.
 
Monde faux Cet univers d’illusions et de mensonges, dont hérite la jeunesse, explique son pessimisme : les 16-25 ans ne seraient que 26 % à croire en un avenir prometteur (60 % au Danemark, 54 % aux États-Unis). Ceux-là ont toutes les raisons de vouloir en finir avec ce monde faux.

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