La victoire du FN aux européennes (24,85 %, contre 20,80 % à l’UMP et 13,98 % au PS) ouvre une durable crise de régime. Ce succès « populiste », qui affole l’establishment, dévoile la vacuité des partis traditionnels, incapables de répondre à l’angoisse identitaire dont ces Français disent souffrir. À dire vrai, ni la droite ni la gauche n’ont jamais approfondi ce sujet interdit. Il oblige, en effet, à passer outre l’idéologie « antiraciste » qui s’oppose à la réhabilitation de la nation et à ses exigences d’intégration. François Hollande a confirmé, lundi, qu’il maintiendrait « la feuille de route », qui fait de la réforme territoriale l’apex de ses audaces. L’UMP, rattrapée mardi par l’affaire Bygmalion liée au financement de la campagne de 2012, laisse voir pour sa part une formation sans projets ni leaders, qui se déchire dans des affrontements d’ego. Son explosion est devenue souhaitable. La chronique du désastre politique s’accélère depuis la confirmation, dimanche, de l’insurrection civique annoncée ici. Plutôt que d’accepter le choix des urnes, les deux grandes formations les renient. À droite, Alain Juppé, rejoint notamment par Nathalie Kosciusko-Morizet, lance un appel aux centristes du MoDem et de l’UDI (9,92 %), en reconnaissant ne pas « comprendre » les votes. L’ »extrême droite » est agitée à gauche sans autre réflexion sur l’expression de la colère des gens. « Il n’y a pas d’alternative possible », répète mécaniquement Manuel Valls, le regard fixe, pour faire comprendre que le gouvernement ne déviera pas d’un pouce. La guerre des tranchées s’est ouverte entre les partis et le peuple insoumis. L’épreuve finira forcément mal pour les mandarins.Qualifier le FN de « fasciste », comme Vladimir Poutine le fait pour désigner les Ukrainiens qui contestent la tutelle de Moscou, est l’autre manière de refuser d’entendre les citoyens excédés qui rejoignent cette formation. (La suite ici)Je participerai, ce vendredi, à Une semaine dans le monde, sur France 24 (19h10-20h)
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