Ne pas jeter le libéralisme avec l’Union européenne, please. C’est pourtant cette tocade très française qui est reprise par une partie de ceux qui se réjouissent du Brexit. À les entendre, la douche froide versée par les Britanniques sur l’euphorie mondialiste serait aussi le signe d’un rejet du libre marché, de la libre concurrence, de la libre entreprise. Le FN est notamment sur cette ligne. Or ce retour claironné des colbertistes, qui idéalisent les plans quinquennaux, les nationalisations et l’État stratège, est voué à l’échec : leur rêve se heurte au rejet des idéologies, forcément irréalistes, dont les peuples ont fait le tour. Certes, le capitalisme débridé a pris un coup dans l’aile avec la renaissance du souverainisme, appelé à faire école. Le culte de l’ultralibéralisme, édifié sur une financiarisation de l’économie et une immigration de consommateurs, a subi un revers historique mérité. Mais le Brexit reste fondamentalement lié à l’idée de liberté, socle du libéralisme honni.
Spécieux est le raisonnement de ceux qui soutiennent la possibilité d’entraver la circulation des biens au prétexte d’une demande de contrôle de l’immigration. Faut-il rappeler aux rhéteurs qu’une marchandise n’est pas un homme ? Une politique restreignant les migrations mais soutenant les échanges commerciaux n’est pas contradictoire, n’en déplaise à ceux qui ne conçoivent le libéralisme que comme une porte ouverte à tout. Dans leur monde plat, la culture est tenue pour négligeable. Or c’est cet oubli qui a été rappelé par les Anglais. S’ils ont laissé comprendre qu’ils tenaient à la préservation de leur nation et de son identité, menacées par une immigration encouragée par l’UE, ils n’ont jamais fait savoir qu’ils rejetaient le libéralisme, qui fait la bonne fortune de la Grande Bretagne. D’ailleurs, celle-ci projette depuis lundi d’abaisser l’impôt sur les sociétés à 15% afin d’attirer d’autres entrepreneurs.
Les nostalgiques de l’État mama et de l’interventionnisme doivent se faire une raison : le temps n’est plus où les jeunes Français avouaient dans les sondages vouloir devenir fonctionnaires. (La suite ici)
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