Que pense Emmanuel Macron ? Sur la dislocation de la nation et la place de l’islam dans la république, le voilà mutique, affairé ailleurs. Sa « pensée complexe », qui fascine ceux qui craignent les idées claires, produit ses évitements. On chercherait en vain le président jupitérien aux discours-fleuves dans sa stratégie de la savonnette, qui le rend insaisissable. L’hygiénisme de la pensée pousse même le chef de l’État à vouloir, comme l’a expliqué son porte-parole Benjamin Griveaux, une « information propre, sourcée, fiable ». Alors que l’islam conquérant s’est attaqué à la liberté d’expression en assassinant des journalistes de Charlie Hebdo il y a trois ans, le chef de l’État n’a rien trouvé de plus urgent, lors de ses vœux à la presse, que d’annoncer un projet de loi contre les « fake news » (informations fausses) diffusées sur des sites qualifiés de propagande. Macron ne voit-il rien des mensonges d’État qui perdurent ? Les sujets occultés, comme ceux sur la laïcité ou le séparatisme, sont plus dangereux que les bobards.
La mise sous surveillance de l’Internet est une tentation du pouvoir. Macron n’a pas pardonné à des médias russes d’avoir malmené sa personne durant la campagne. Plus généralement, ses faveurs vont aux propos policés. À peine élus, les députés d’En marche ! avaient, le 24 juillet 2017, ajouté à l’article 1 de la loi sur la moralisation de la vie politique un amendement liberticide qui accentuait la répression des délits d’opinion au prétexte de traquer le racisme, l’antisémitisme ou la discrimination. La disposition avait été supprimée par le Conseil constitutionnel, qui y avait vu le risque « d’une atteinte disproportionnée à la liberté d’expression ». Reste, chez le président, un attrait pour la platitude quand il s’agit d’ignorer les sujets scabreux. Le dernier combat du gouvernement pour la limitation de vitesse à 80 km/ h sur certaines routes, imposée depuis mardi, s’ajoute à ses mobilisations contre le réchauffement climatique et pour l’égalité entre les sexes : rien de bien téméraire.
Ce qui menace la France dans son unité ne peut se contenter des mots présidentiels, prononcés le 31 décembre, sur la « concorde », la « fraternité », « l’exigence humaniste ». (La suite ici)
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