D’où partira l’étincelle ? La faiblesse du pouvoir est telle que, sous ses doigts maladroits, toutes les déflagrations sont imaginables. La salafisation des cités reste évidemment une bombe à part, réamorcée par la guerre déclarée à la France mécréante par l’État islamique. En attendant, l’état d’abandon des « petits Blancs » qui ont fui les banlieues peut susciter de légitimes jacqueries contre un pouvoir méprisant ces voix « populistes ». L’assommoir fiscal reste un ressort efficace. Mardi, la grève observée par les professions libérales a rappelé aussi que même les plus privilégiés (huissiers, avocats, notaires, pharmaciens, etc.) ne se sentaient plus tenus à la réserve, devant un État ventripotent imposant aux autres des régimes qu’il s’épargne. Cependant, c’est la défense de la famille qui pourrait, dès ce dimanche à Paris avec la réédition de la Manif pour tous, aviver l’insoumission civique.Quarante ans de désastres français décortiqués par Éric Zemmour (1) amène mon confrère à la vision pessimiste d’un peuple « désintégré » et d’une nation qui se meurt. Si ses diagnostics sont souvent convaincants, sa conclusion est excessive. La nostalgie qui envahit le pays est, certes, la conscience de son déclin. Mais la lucidité n’est pas forcément un renoncement. L’hommage rendu à Brigitte Bardot pour ses 80 ans a été une manière de saluer une liberté et une insolence dont la perte collective ne vaut pas résignation. S’observe, au contraire, une société indocile, éruptive, prête à renouer avec l’impertinence de « l’esprit français ». Quatre décennies de pensées fausses ont abîmé le pays plus qu’aucune catastrophe ne l’aurait fait. Son surendettement (2 000 milliards d’euros) accroît sa vulnérabilité. Mais les Russes se sont réveillés de soixante-dix ans de cauchemar. En France, une rage habite ceux qui veulent reprendre leur destin en main. Comme dans toutes les révolutions, une minorité suffit.Dans ce contexte, l’acharnement que met l’État pyromane à s’en prendre, cette semaine, à l’institution familiale, est de l’huile jetée sur un feu qui couve. (La suite ici)(1) Le suicide français, Albin Michel

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