Le message est révolutionnaire. Il vient du peuple américain qui a décidé de prendre son destin en main. En élisant Donald Trump, mercredi, il a envoyé paître les mandarins de Washington, professionnels de la politique claquemurés dans leur Cité interdite et observant la populace à la jumelle. La caste croyait régner sur un pays anesthésié. Elle avait avec elle les médias, le show-biz, Wall Street, le Vatican, l’Union européenne et tout ce que l’Occident culpabilisé produit d’esprits clonés. Les sondeurs, issus de ce Système mirobolant, persistaient à ne rien voir venir. Comme les autres, ils négligeaient d’écouter l’Amérique profonde, ce « panier de pitoyables » (dixit Hillary Clinton). Ce qu’elle hurlait s’entendait pourtant d’ici. Les gens réclamaient des frontières, une limite à l’immigration massive, une riposte contre l’islam conquérant, une compassion pour les vaincus de la mondialisation, une once d’humanité de la part des humanitaristes narcissiques.
C’est cette colère contre les « élites » que Trump a su habilement fédérer en tirant profit de sa diabolisation. Or cette rage est partagée par de nombreux Français gagnés par le sentiment d’abandon. Leur malaise reste entier, un an après les actes de guerre civile commis par des jeunes des cités venus assassiner des jeunes des villes, le 13 novembre à Paris (130 morts, 350 blessés). Depuis, les autres assauts des djihadistes contre la nation – dont le carnage de Nice le 14 juillet – n’ont toujours pas mobilisé les acteurs politiques contre l’agresseur islamiste. Ils préfèrent discuter sur la laïcité, comme les Byzantins le faisaient du sexe des anges en 1453 avant la chute de Constantinople. Seul François Fillon, l’autre semaine, a osé désigner le totalitarisme islamiste comme l’ennemi. Nathalie Kosciusko-Morizet croit follement moderne de défendre le numérique, qui supprime des emplois. La plupart des candidats à la primaire de la droite ont soutenu Clinton, crânement à côté de la plaque. Trump n’a eu l’appui, chez les Républicains, que de Jean-Frédéric Poisson.
Ce monde-là, qui peine à se libérer de la pensée conforme, vit ses derniers instants. La révolution que Trump a portée au cœur des États-Unis, souvent dans le chaos et la bassesse, n’épargnera pas l’Europe. Elle souffre, en effet, des mêmes maux existentiels et économiques. (La suite ici).

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