Je reviens un instant sur ce nouveau conservatisme qui s’observe dans une société en quête de sens et de valeurs, et qui pourrait bien être la vraie révolution annoncée. En fait, la prise de conscience collective des fragilités de la France doit beaucoup à la surdité des élites qui, par idéologie, persistent à ne pas vouloir entendre les préoccupations existentielles d’une vieille nation malmenée. L’autre jour (La Tribune, 27 avril), Yazid Sabeg, commissaire à la diversité, assurait que « notre pays s’est construit grâce à sa diversité » et qu’en conséquence il fallait apprendre aux jeunes français que « nos ancêtres n’étaient pas seulement les Gaulois ». Dans Le Monde daté de ce mercredi (29 avril), un collectif défendant l’Union pour la Méditerranée (comprenant notamment Hubert Védrine, Alain Juppé, Elisabeth Guigou, Romano Prodi, Felipe Gonzalez) rappelle que les pays des rives sud et est pourraient notamment apporter aux pays européens « le dynamisme démographique » qui leur manque. »Le Bassin méditerranéen peut être un laboratoire du nouveau modèle de développement, valorisant la diversité de ses civilisations (…) », écrivent aussi ces laborantins de l’Homme nouveau.
Alors que la nation se heurte à de graves problèmes d’intégration (qui viennent d’inspirer au Haut Conseil à l’Intégration un bon rapport, que commente Malika Sorel sur son blog) et que le fiasco de la conférence de l’ONU sur le racisme (Durban II) a mis en lumière la contestation de l’universalisme des Droits de l’homme tels que définis par l’Occident, l’indifférence portée par ces hommes politiques (Védrine, Juppé, etc) à ces problèmes ressemble à un renoncement à défendre la culture et les valeurs occidentales: de quoi irriter nombre de gens qui perçoivent, de plus en plus, les limites et les risques du multiculturalisme. Dans son dernier livre (Les Africains en France, Acropole), Jean-Paul Gourévitch, qui chiffre à 7 millions les musulmans en France, estime, « sur la base actuelle d’un quasi doublement tous les quinze ou vingt ans », que le « nombre des musulmans dépasserait les 40 millions de résidents au milieu du XXI è siècle, soit plus de la moitié de la population française de l’époque ». Une évolution qui reste à démontrer, mais qui, néanmoins, « devrait aboutir à une transformation de la société française »…
Je participerai, jeudi matin, à un débat sur ITélé (8h20, rediffusion 9h20).
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