Tout d’abord, bravo à Manuel Valls ! Le premier
ministre est le seul, au gouvernement, a avoir osé reconnaître, hier devant les
députés : « Oui, la France est en guerre contre le terrorisme, le
djihadisme et l’islam radical ». Commentant l’attentat contre Charles Hebdo,
le 7 janvier, François Hollande avait déclaré, parlant de « fanatiques » et d’ »illuminés » : « Ils n’ont rien à voir avec la religion
musulmane ». Un déni proclamé par les autorités musulmanes et repris
docilement par le pouvoir. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, se
contente de parler de « terrorisme » et de « défit grave ». Laurent
Fabius, dimanche, a revendiqué cette position de retrait : « Je pense
que l’expression islamiste – et j’en avais aussi fait la remarque dans l’expression
Etat islamiste – n’est probablement pas celle qu’il faut utiliser. J’appelle ça
des terroristes. Parce que dès que vous utilisez le mot islam, vous favorisez
une espèce de vision de continuité (…) ». Le 9 janvier, Le Monde faisait un
lien entre l’analyse de Marine Le Pen désignant l’ »islamisme radical » et
mon blog du 7 janvier dans lequel j’écris : « La France est en guerre.
En guerre civile peut-être, demain. Son ennemi est l’islam radical, l’islam
politique, l’islamiste djihadiste ». Le quotidien citait également, pour s’en
écarter pareillement, l’éditorial d’Alexis Brézet, le directeur des rédactions
du Figaro, qui estime qu’une « vraie guerre nous a été déclarée : la guerre
du fanatisme islamique contre l’Occident (…) ». Constatons donc, pour s’en
réjouir, que Valls n’a pas les pudeurs et les peurs de ceux qui sont déjà prêts
à se soumettre aux intimidations de l’islam politique et à ses censures. Et félicitons
nous, dans la foulée, de voir Alain Juppé sortir enfin de sa torpeur islamophile
quand il s’adresse ainsi, ce mercredi aux musulmans : « On est là pour
vos protéger, mais prenez vos responsabilités ».
Reste que la France est aussi en guerre contre un totalitarisme,
qui veut restreindre toujours davantage la liberté d’expression. La Une de Charlie,
qui paraît ce matin avec un prophète la larme à l’oeil, est vue comme une
provocation par les nazislamistes. Or il serait paradoxal que le gouvernement,
dans sa riposte sécuritaire, s’en prenne à cette liberté d’expression à travers une
régulation de l’internet, comme il en a la tentation. Le peuple de France a dit,
dimanche, son attachement à la parole non entravée. C’est elle qui doit être défendue,
sachant qu’il faut mieux laisser dire les crétins (y compris Dieudonné) plutôt que
d’en faire des victimes. Il est temps, pour les politiques et les médias, de se
montrer vigilants sur les atteintes graves déjà portées à la libre expression,
sous couvert de lutte contre l’islamophobie ou contre le racisme. Un exemple :
fondatrice  de l’association Les
Indivisibles, Rokhaya Diallo décerne chaque année de parodiques « Y’a bon
Awards » qui prétendent traquer des réflexions racistes. J’ai eu droit à
cette distinction. En réalité, ces dénonciations cherchent à imposer un
politiquement correct au service de l’islam politique. C’est cette militante médiatisée
qui, mercredi dernier sur RTL, a jugé indigne que je demande aux musulmans de se désolidariser
des tueurs de Charlie et qui s’en serait émue au point de pleurer. Or Rokhaya
Diallo est cosignataire d’un texte de novembre 2011 « contre le soutien à
Charlie Hebdo », qui venait alors d’être la cible d’un incendie criminel. Il y est
écrit : « Il n’y a pas lieu de s’apitoyer sur les journalistes de Charlie
Hebdo ». Les signataires y moquent la «  »libre expression » qu’il
s’agirait de défendre, main dans la main avec Charb, Luz, Riss et leurs
supporteurs Claude Guéant, Ivan Rioufol, et Marine Le Pen » . Il y a une
semaine, Charb a été assassiné sous les balles des frères Kouachi;  Riss a été blessé. Mais ce sont les pyromanes
qui se disent les victimes…
Je participerai, ce mercredi, à On refait le monde, sur RTL
(19h15-20h)

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