Ces féministes-là sont brutales, racistes, sectaires, nombrilistes. Elles sont ce qu’elles dénoncent chez les autres. Elles sont effrayantes. Lire ce lundi, dans Libération, la colère haineuse de l’écrivain Virginie Despentes laisse voir la détestation que portent ces militantes de l’entre soi. Despentes réagit au choix des professionnels du cinéma qui ont accordé, vendredi soir, trois César à Roman Polanski dont celui de la meilleure réalisation pour « J’accuse ». Un choix qui a provoqué le départ de l’actrice Adèle Haenel. « Quelle honte ! », a-t-elle déclaré en quittant la salle Pleyel. Despentes voit dans cet acte « une image annonciatrice des jours à venir ». Pourquoi pas ; tout fait honte ces temps-ci. Reste que, sur Polanski, juif polonais d’origine, l’écrivain à gros sabots remarque que « c’est toujours l’argent qu’on célèbre ». Les amateurs apprécieront la fine allusion glissée là. Sur le milieu du cinéma, elle écrit : « Célébrez-vous, humiliez-vous les uns les autres tuez, violez, exploitez, défoncez tout ce qui vous passe sous la main. On se lève et on se casse (…) Le monde que vous avez créé pour régner dessus comme des minables est irrespirable. On se lève et on se casse. C’est terminé. On se lève. On se casse. On gueule. On vous emmerde ». Dans le même temps, la victime de Polanski, violée en 1977 alors qu’elle n’avait que 13 ans, explique dans un long entretien accordé à Peggy Sastre pour Slate : « Une victime a le droit de laisser le passé derrière elle et l’agresseur a aussi le droit de se réhabiliter et de se racheter, surtout quand il a admis ses torts et s’est excusé (…) Je suis féministe. Je ne pense pas qu’on exalte les femmes en démolissant les hommes ». Qui l’écoute ?
En fait, c’est le monde étriqué de Virginie Despentes qui s’effondre à travers ses outrances et ses aveuglements. La violence qu’elle porte est répulsive. Sa dialectique postmarxiste entre dominés et dominants reproduit une pensée totalitaire, potentiellement fascisante. Celle-ci ne peut survivre qu’en deshumanisant les contradicteurs et en appliquant un manichéisme abrutissant. Cette idéologie de la lutte des sexes et des races ignore de surcroit la condition des femmes des cités, victimes quotidiennes du sexisme et du machisme d’une culture islamique laissée en paix par ces prétendues résistantes. Pathétiques ont été, lors de la cérémonie des César, l’acteur Jean-Pierre Darroussin refusant de prononcer le nom de Polanski, et l’humoriste Florence Foresti (drôle par ailleurs) quittant la scène à l’annonce du César de trop. Pitoyable a été ce récitant du César du Meilleur son, alignant les clichés sur les dominations masculines et postcoloniales. Et que dire de la prestation de l’actrice Aïssa Maïga, portant sa fierté noire et s’autorisant à compter les Noirs (douze) dans la salle. Ce racisme décomplexé, ce sectarisme de justiciers sont quelques-uns des effets produits par ces militantes qui déshonorent leur cause. Leur monde s’arrête à celui de leur vengeance. Elles n’apportent rien sinon plus de détestations encore. Ces féministes-là sont leurs pires ennemis. Elles ont perdu leur combat. Alors oui, d’accord : on se lève, on se casse, on les emmerde.
Je participerai, ce lundi, à Points de Vues sur Fig-TV (17h-18h), puis à L’heure des pros 2, sur CNews (20h10-21h).

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