Emmanuel Macron, qui vomit le populisme, fait tout pour l’alimenter. Il en a apporté la démonstration, mardi à la Sorbonne, en se faisant le défenseur exalté de l’Union européenne, sans vouloir entendre les réticences des peuples. Sa prétendue ‘refondation’ européenne n’est autre que la perpétuation d’une institution technocratique et éloignée de la vie des gens. Son choix d’une ‘Europe souveraine »> est celui d’une supranationalité qui méconnait les nations et leur désir de maîtriser leur destin. L’entendre affirmer que l’Europe doit « faire une place aux réfugiés » car « c’est notre devoir commun » révèle son indifférence aux inquiétudes qui partout se manifestent. En Allemagne, la percée de l’afD, ce week-end, a été motivée par la folle politique migratoire d’Angela Merkel et son incapacité à mesurer le danger islamiste. C’est Alice Schwarzer, grande figure du féminisme en Allemagne, qui déclarait l’autre jour dans Le Figaro, parlant de la chancelière : « Elle n’a pas perçu la différence entre l’islam et l’islamisme, entre la religion et l’idéologie politique (…) De cette fausse perception sur la politisation de l’islam ont découlé de nombreuses erreurs ». D’islam politique, il n’en a évidemment pas été question dans le discours fleuve du chef de l’Etat. Il ne veut ‘conduire la bataille’ que pour donner plus de pouvoirs encore à une Union de plus en plus soviétoïde. Il n’a réservé ses coups, comme à son habitude, qu’à ceux qui ne pensent pas comme lui.
Ce mercredi, dans Le Figaro, l’universitaire Jean-Claude Pacitto alerte sur l’intolérance qui s’est installée dans l’Université, aux prises avec des moeurs mafieuses donnant au conformisme sa place de choix, lors des procédures de cooptation. Pacitto s’interroge : ‘La France n’est-elle jamais sortie de cette tentation toute soviétique qui consiste à envisager le débat qu’en termes d’élimination des adversaires ?’. En tout cas, à entendre Macron hier à la Sorbonne, la réponse est non. En effet, non content de s’aveugler sur une Union européenne vécue comme une violence ou une menace par beaucoup de citoyens abandonnés, le président s’est une fois de plus laissé aller au manichéisme en usage chez les esprits sectaires. Pour lui, ceux qui critiquent l’UE laisseraient voir un ‘nationalisme’, un ‘identitarisme’, un ‘souverainisme de repli’ et autres « passions tristes ». Il dit de ceux-là qu’ils « mentent aux peuples ». Et de menacer, d’ailleurs peu clairement : « Je ne laisserai rien, rien, à ceux qui promettent la haine, la division ou le repli national ». Mais où est la haine, en l’occurrence, sinon dans ces propos présidentiels qui cherchent à discréditer des contradicteurs. Je ne sais pas si la méthode est spécifiquement soviétique. Reste qu’elle vient compléter un autoritarisme qui se retrouve généralement chez les faibles. Le macronisme devient, de plus en plus, un despotisme éructant.
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