Carola Rackete est devenue l’égérie des belles âmes. La capitaine allemande du « Sea Watch 3 », navire affrété par l’ONG Sea Watch qui vient en aide aux migrants en Méditerranée, a eu raison de l’Italie. Après 17 jours de bras de fer avec les autorités de la péninsule, qui refusaient d’accueillir le bateau et ses 42 clandestins, la nouvelle Antigone médiatique a choisi de forcer le passage pour accoster, samedi, à Lampédusa. La capitaine risque dix ans de prison pour « résistance ou violence envers un navire de guerre ». Matteo Salvini a tweeté : « Prison pour ceux qui ont risqué de tuer des militaires italiens, mise sous séquestre du navire pirate, maxi-amende aux ONG, éloignement de tous les immigrés à bord, désolé pour les « complices » de la gauche. Justice est faite, on ne fera pas marche arrière ! ». La France accueillera 10 des 42 immigrés. Reste que Carola Rackete n’a pas tort quand elle assure : « Si nous ne sommes pas acquittés par un tribunal, nous le serons dans les livres d’histoire ». En effet, c’est sa cause qui est encore soutenue par la nouvelle religion des droits de l’homme, qui s’est substituée au christianisme en déclin. Cette interprétation idéologique des Evangiles, qui voit l’immigré comme l’ouvrier de la dernière heure, somme les Européens de faire place à d’autres peuples quand ceux-ci le demandent, au nom de l’égalité entre les hommes, de la non-discrimination et du rejet du racisme. Ce commentaire de Pierre Manent reste d’actualité : « Je suis très surpris de la léthargie des Européens qui semblent consentir à leur propre disparition. Pis, ils interprètent cette disparition comme la preuve de leur supériorité morale ». Ce fanatisme des droits de l’homme, qui voit les nations et les peuples comme des obstacles à l’universalisme rédempteur, est un masochisme construit sur la haine de soi. Rien n’est moins généreux que cet humanitariste souriant mais sans âme, qui invite l’homme occidental à renoncer à défendre son identité au prétexte que son semblable venu d’ailleurs serait pareil à lui. Cet hymne à l’euthanasie d’une civilisation est un refrain morbide. Il est d’ailleurs repris par les droits-de- l’hommistes dans l’affaire Vincent Lambert. Vendredi, la Cour de cassation a invalidé d’arrêt de la cour d’appel de Paris qui avait abouti, le 20 mai, à la reprise de l’hydratation et de l’alimentation du jeune homme en état de conscience altérée. En droit, rien ne s’oppose plus depuis ce lundi à la mort programmée de Vincent Lambert. Or l’argument des magistrats de la cour de cassation fait froid dans le dos quand ils estiment que « le droit à la vie n’entre pas dans le champ de la liberté individuelle au sens de l’article 66 de la constitution ». Les réquisitions du procureur François Molins, le 24 juin, avait développé cet argument : « Reconnaître le droit à la vie comme une valeur suprême aura pour conséquence la remise en cause de la loi Léonetti et de celle de l’IVG ». Pour les nouveaux évêques et curés des droits de l’homme, le droit à la vie – c’est-à-dire le droit à ne pas être tué – est une valeur embarrassante. S’agenouiller devant ces faux gentils ? Je participerai, mardi, à On refait le monde, sur RTL (19h15-20h)
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