Où est passé l’Etat ? Il est sous la table, tétanisé par la peur. Mardi, le ministère de l’Intérieur s’est laissé déborder par une trentaine de militants écologistes du mouvement radical Extinction Rébellion. La place forte s’est révélée être un ventre mou : une banderole a pu être déployée sans encombre sur la grille d’entrée principale de la place Beauvau, ce nid à flics. Y était inscrit : « Moins de LBD (ndlr : lanceurs de balles de défense), plus de navets ». Deux personnes ont pu s’enchaîner aux grilles tandis que le parvis de la place et les deux colonnes cernant l’entrée étaient aspergés de faux sang. « Nous voulons une société apaisée », ont expliqué les manifestants avant de se faire déloger. Dans le même temps, à quelques centaines de mètres de là, un militant de la cause Noire aspergeait de peinture la statue de Colbert, installée devant l’Assemblée nationale, c’est-à-dire un des lieux théoriquement les plus protégés de la République après l’Elysée, Matignon et le ministère de l’Intérieur. L’homme a même eu le temps de taguer sur le socle : « Négrophobie d’Etat », avant de se faire aimablement interpeller par des forces de l’ordre, qui l’ont laissé préalablement expliquer son geste devant un portable tenu par un tiers. Ces deux événements ont été jugés anecdotiques par les médias, puisqu’ils n’en font pas état. Ils symbolisent pourtant le grand effondrement du pouvoir. « L’Etat a tenu », a cru bon d’assurer Emmanuel Macron, le 14 juin, en parlant de l’ordre sanitaire déployé lors de l’épidémie de Covid-19. Les faits démontrent le contraire. Tels sont les effets de la culpabilisation, climatique ou racialiste. Ce virus désarme la France d’en haut. Faire l’inventaire des insultes déversées sur la nation ces derniers temps serait fastidieux. Retenons cette accusation récente lancée, devant Maxim’s rue de la Paix, par le chef de la Ligue de défense noire africaine (imagine-t-on une Ligue de défense blanche européenne ?) : « La France, l’Etat français, est un Etat totalitaire, terroriste, esclavagiste, colonialiste ». Ce suprémaciste noir s’en était également pris à Colbert, résumé au Code noir. Retenons aussi la chanson des Blacks Panthers reprise l’autre jour par Camélia Jordana : « La révolution est venue. Il est temps de prendre les armes ». Lundi, Le Figaro a révélé qu’Assa Traoré, sœur aînée d’Adama qui avait trouvé la mort en 2016 durant son arrestation par des gendarmes, avait pu donner des conférences dans des lycées de Seine-Saint-Denis, l’année dernière. Voici notamment ce qu’elle déclare : « Le passeport français a été créé pour l’esclave noir. Quand l’esclave noir sortait dans la rue, on avait le droit de l’abattre. Adama Traoré sort dans la rue sans sa pièce d’identité, on l’abat (…) Ce sont des restes coloniaux qui sont là depuis l’esclavage ». Elle dit aussi : « Nous ne laisserons pas la République tranquille ». Or, face à cette haine de la France, l’Etat baisse les yeux et se terre. A Dijon, il n’a pas osé s’interposer dans la guerre des rues entre Maghrébins et Tchétchènes. Au nom de l’apaisement, ce mot de Chamberlain face à Hitler, Christophe Castaner s’est dit « parfaitement à l’aise » s’il devait se mettre à genoux pour « vaincre le racisme ». Résultat : devant les minorités, l’Etat s’est couché. Je participerai, ce mercredi, à L’heure des pros 2, sur CNews (20h10-21h)

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