L’UMP, éliminée hier au premier tour de la législative partielle du Doubs, récolte ce qu’elle produit : des idées molles portées par des personnalités médiocres. Charles Demouge, qui s’annonçait déjà vainqueur, a été battu avec 26,5% des voix, contre 28,8 % à Frédéric Barbier (PS) et 32,6% à Sophie Montel (FN) (et 60,4% d’abstentions…). Demouge, qui  s’était déjà prononcé pour le « rassemblement républicain » contre le  FN, est celui qui a fait le tour de la Toile, ce week-end, pour avoir également déclaré à une télévision : « Ce sont les bons petits blonds qui m’emmerdent, pas les gens qui viennent de l’immigration ». Il fait partie de ces représentants de l’UMP qui, par leur conformisme à courte vue et leur paresse intellectuelle, plombent ce parti. Ce dernier peine à se démarquer de la gauche, en dépit des efforts de rupture menés par Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez  ou Henri Guaino. La fracture interne qui mine ce mouvement, et dont la ligne se situe dans la manière de se mettre ou non à l’écoute du peuple, devient de plus en plus visible. Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, est évidemment le premier responsable de cette ambiguïté qui perdure. Elle est due à un manque de réflexions sur l’échec du monde politique et sur la mutation du FN en formation à vocation gouvernementale. Rien n’est plus contre-productif que l’opposition systématique de la droite à Marine Le Pen : cette stratégie pavloviene la pousse, tout en offrant au PS une opportunité de faire réélire son candidat.  Tout le monde à bien compris, en effet, que seule la répétition du « rassemblement républicain », qui avait plébiscité Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen en 2002, pourra offrir une seconde victoire à François Hollande en 2017, en cas de semblable élimination de l’UMP au premier tour. Ceux de l’UMP qui cautionnent encore ce piège à nigauds, Alain Juppé et Nathalie Kosciusko-Morizet en tête, confirment qu’ils ont davantage d’affinités avec les postures aseptisées de la gauche prolophobe et de ses alliés qu’avec les électeurs de droite, qui attendent un parti qui s’assume et dise clairement les choses. Le problème est que le PS, qui applaudit en Grèce un parti d’extrême gauche qui fait alliance avec un parti d’extrême droite, a de plus en plus de mal à justifier ce front anti-FN qu’il confond par commodité avec l’ »unité nationale ». « Qui vote en conscience vote PS », a argumenté fumeusement Michel Sapin ce lundi, tandis que Jean-Christophe Cambadélis faisait remarquer, parlant de la manifestation du 11 janvier : « Il manquait quelqu’un : le FN ». Mais c’est bien le PS qui, contredisant l’unité recherchée, à assumé le 9 janvier de pas vouloir inviter le FN. Dire également de ce dernier qu’il n’est ni démocrate ni républicain, comme le répètent les disques rayés, est une manière de ne plus croire en ce qui est récité par automatisme. Le vrai clivage n’est plus dans la confrontation droite-gauche. Il est dans l’acceptation ou le rejet du peuple comme partenaire politique reconnu; ça change tout. Je participerai, mardi, à Choisissez votre camp sur LCI (10h10-11h)

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