L’Europe vénusienne, qui a oublié de se constituer une Défense commune, est une proie pour Vladimir Poutine. Le président russe rencontrera ce mercredi après-midi, à Minsk (Biélorussie), Angela Merkel, François Hollande et l’ukrainien Petro Porochenko. Mais le nouveau tsar, qui a offert hier une kalachnikov AK-47 au président égyptien Abdel Fatah al-Sissi qui le recevait au Caire, sait déjà que ses interlocuteurs n’oseront pas franchir le pas vers un affrontement généralisé, en défense de la souveraineté territoriale de l’Ukraine, contestée par la Russie. « Nous ne voulons pas la guerre », avait répété par deux fois Jean-Claude Juncker, alors candidat à la présidence de la Commission européenne (bloc-notes du 16 mai 2014). L’Europe n’est d’ailleurs jamais intervenue pour faire cesser l’occupation militaire de Chypre, membre de l’UE, par la Turquie. Poutine, qui ne rêve que de ridiculiser cette Union pacifiste et bien pensante, a beau jeu de menacer du pire. Même si Hollande a admis, lors de sa conférence de presse, que « la guerre est une réalité » et qu’elle pourrait devenir « totale », le chef de l’Etat, qui doit déjà faire face à une offensive islamiste y compris au coeur de la nation, sait mieux que personne l’état d’affaiblissement de son armée, cible prioritaire des mesures d’économie depuis Nicolas Sarkozy. Le culte de la force, qu’entretient le président russe à renfort d’exhibitions de son torse, de ses muscles, de ses armes, ne pourrait se heurter qu’aux faucons américains, prêts à armer l’Ukraine si besoin. Mais il est peu probable que l’UE tremblante se laisse entraîner sur ce terrain. Les Etats-Unis deviennent d’ailleurs des alliés encombrants… Reste aux européens désarmés à tirer la leçon de cette humiliation qui s’annonce. Une Europe de la Défense devrait être la première urgence. Mais sans doute serait-il temps également que s’amorce une révolution des mentalités, pour redonner sa place à Mars dans ce monde du « sympa ». Force est de constater, en effet, que la virilité est une valeur qui s’est démonétisée, au contact d’une société moderne prioritairement ouverte à l’exemplarité des comportements féminins. C’est cette virilité excessive qui est incidemment mise en procès ces jours-ci, devant le tribunal correctionnel de Lille, à travers l’étalement voyeuriste des appétits sexuels de Dominique Strauss-Kahn, poursuivi pour proxénétisme. C’est sa dénégation qui entrave, au contraire, le développement psychologique de certains garçons, à en croire le Docteur Stéphane Clerget, pédopsychiatre, dans un livre qui vient de sortir (1). Il écrit : « Les garçons sont en danger (…) Aujourd’hui, le mot « virilité » est devenu sinon péjoratif, du moins suspect. Il convient de le réhabiliter (…) Valoriser la virilité, ce n‘est pas favoriser le machisme. La virilité n’est pas plus condamnable que la féminité ». Une chose est sûre : la France et l’Europe angéliques sont aujourd’hui gravement menacées. Et c’est d’abord de leur faute. (1) Nos garçons en danger ! Flammarion Je participerai, jeudi, à On refait le monde, sur RTL (19h15-20h)
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