La montée du Front national rend fou ceux qui veulent sa perte. François Hollande en a fait, ce lundi matin, la démonstration. Il s’est présenté en « rassembleur » en ouvrant la quatrième conférence sociale, alors qu’il venait, sur RTL, de faire du FN l’ennemi intérieur à abattre. A quelques minutes d’intervalle, le même homme a promu la nécessité de l’ »apaisement », et a alimenté une guerre civile verbale. « Nous devons vivre dans une société apaisée. Il y a toujours des conflits, toujours des confrontations (…) Comment les surmonte-t-on ? Par la violence ? Sûrement pas. Par de l’apaisement, donc par le dialogue », a déclaré Hollande devant cette conférence, dont il ne faut d’ailleurs rien attendre sinon des mots creux. S’agissant de la dynamique prêtée au FN pour les élections régionales, il avait expliqué peu auparavant au micro de la radio : « Une région qui serait dirigée par le FN, ça aurait des conséquences, y compris dans les décisions que ces élus auraient à prendre », notamment en termes de « discriminations, d’abandon d’un certain nombre de politiques sociales et de politiques à l’égard des familles, en faisant des distinctions entre elles ». Au lieu de s’interroger sur les raisons qui poussent des Français dans les bras du parti nationaliste, le président de la république persiste dans le choix commode de la diabolisation, destinée à alimenter la haine contre des citoyens, à deux doigts d’être considérés comme des ennemis du genre humain. Ce degré zéro de la politique est confirmé quand le chef des députés socialistes, Bruno Le Roux, embraye en assurant que le PS fera « absolument tout » pour empêcher la victoire du FN en décembre. Cette obsession à vouloir faire taire la question montante du nationalisme, qui survient en réaction aux utopies post-nationales créatrices de violences ethniques et religieuses, marque l’intolérance de la gauche aux abois. Ce que la gauche sectaire ne veut pas entendre, c’est-à-dire les inquiétudes que suscitent chez beaucoup de Français la fragilité de leur nation malmenée par l’immigration de masse et l’islam conquérant, est de ces craintes qui parcourent les pays européens. En Suisse, l’UDC, parti anti-immigration, a remporté dimanche les législatives. La tension politique que relance Hollande, en mal de projets pour son pays, allie la gauche et la droite contre le FN. Or cette stratégie est d’autant plus absurde qu’elle dissimule la vraie fracture conflictuelle avec une contre-société extra-européenne en état d’insurrection permanente. Le magazine Marianne a raison de s’inquiéter de la difficulté qu’il y a à aborder ces sujets : il tiendra mardi une réunion publique à la Mutualité, à Paris, sur le thème : « Peut-on encore débattre en France ? » Mais l’hebdomadaire, qui se présente en défenseur des dissidents, a longtemps hurlé avec la meute. Un exemple parmi bien d’autres : en novembre 2009, Jean-François Kahn et Guy Sitbon proposaient à leurs lecteurs un dossier intitulé en Une : « Politiquement incorrect ? Mon oeil ! », avec comme sous-titre : « Ils disent (souvent) n’importe quoi ». En pages intérieures, un portrait ricanant de votre serviteur m’accusant de faire du lepénisme à cause de mes dénonciations de la montée du communautarisme, de l’islam radical et donc d’une société annonçant le pire. Contre l’évidence, Sitbon écrivait : « Nous n’avons jamais rien cédé aux islamistes », et aussi : « Nous avons, grâce au ciel, terrorisé les terroristes ». Les retournements de veste opportuns sont évidemment bon signe : ils prouvent que le vent tourne, et que les faits sont têtus. Mais peut-on faire confiance aux ralliés de la dernière heure ? (Rajouté mardi à 12h) Je participerai, ce mardi, à un débat sur France 24 (19h-20h), puis à un autre sur Public Sénat (22h-22H40)
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