La gauche feint de s’indigner des cinq rapports sur l’intégration, qui prônent la désintégration de la nation. Pour François Hollande, ces propositions ne sont « pas du tout la ligne du gouvernement ». C’est inexact. Ces documents, mis en ligne sur le site de l’Hôtel Matignon – et dont j’avais souligné le caractère explosif dès le bloc-notes du 6 décembre (« Intégration : la bombe », accès payant) -, ne sont que l’aboutissement logique de la politique de non-discrimination à l’égard de la « diversité », suivie et accentuée par le pouvoir socialiste. Certes, la proposition de supprimer l’interdiction du voile à l’école n’est pas la position actuelle du gouvernement, et il a beau jeu de s’en démarquer. Mais l’ « inclusion » qu’il entend désormais développer pour remédier aux échecs de l’intégration porte en elle ce différentialisme ; l’inclusion consistant à accepter comme elles sont, avec un maximum de droits et un minimum de devoirs, les nouvelles minorités arrivées en France. Matignon n’est d’ailleurs pas à son coup d’essai : parce que le Haut conseil à l’intégration (HCI) avait dit, dans un rapport, son opposition au communautarisme et au voile à l’université, il a été supprimé cet été par Jean-Marc Ayrault, au profit d’un Observatoire de la laïcité à la vue basse. Le reproche du premier ministre au HCI: « La mise en avant d’un modèle de Français auquel tout le monde doit se soumettre » (bloc-notes du 27/09).Le vrai scandale que laissent voir ces études est l’influence considérable des groupes de pression islamiques sur l’Etat, prié de se plier aux exigences d’un islam politique conquérant qui refuse l’assimilation et l’intégration. Pour une part, Tariq Ramadan pourrait signer ces travaux quand ils recommandent, outre l’autorisation du voile à l’école, la « valorisation de l‘enseignement de l’arabe », la reconnaissance par la France de « la dimension arabo-orientale de son identité », la réécriture de l’histoire, ou plus généralement la constitution d’une société multiculturelle, cheval de Troie de la conquête. Dans un débat que j’avais eu avec Ramadan (le 29/11/2011 sur France O), ce dernier avait rejeté avec mépris ma défense de l’identité française, jugée « inquiétante » et « fantasmée ». Prétendant parler au nom de tous les musulmans de France, pour qui il exigeait une « visibilité », il m’avait déclaré : « Ils ne sont plus chez vous, ils sont chez eux. Cette France est multiculturelle ». C’est ce djihad soft qu’accompagne innocemment la gauche, soucieuse de flatter un électorat. Même Manuel Valls, qui s’est démarqué d’Ayrault, parle de « Faire France », en reprenant le jargon des déconstructeurs. Si les socialistes veulent lever leurs ambiguïtés, il leur faut s’opposer aux prétentions politiques de l’islam, comme la république a su s’opposer à celles de l’Eglise catholique.Je participerai, mardi, à Choisissez votre camp, sur LCI (10h10-11h)

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