Les socialistes au pouvoir n’ont visiblement rien compris des leçons de 2013. Ils n’ont rien vu de la rébellion de la société civile contre ses dirigeants. Quand, ce lundi sur RTL, Najat Vallaud-Belkacem juge que les manifestants, qui se sont mobilisés dimanche à Paris contre le projet du gouvernement de banaliser l’avortement, « ne représentent pas vraiment la société française, loin de là ! », la ministre du droit des femmes reproduit le mépris de caste qui a exaspéré la France des oubliés tout au long de l’année passée. Hier, ils étaient 300 à la manifestation pro-IVG. Mais ils étaient de 17.000 à 40.000 pour  la Marche pour la vie, soutenue par le pape François, qui recevra François Hollande vendredi. Dimanche prochain a été décrété « Jour de colère » par d’autres associations ou citoyens anonymes, à propos d’autres sujets. Pour la plupart, ils maintiennent leur appel à manifester ce jour-là à Paris, lancé en novembre 2013, en dépit de la récente participation supplémentaire de l’indésirable Dieudonné. Plus généralement, s’annonce pour 2014 une même effervescence populaire au cœur d’une nation qui a pris goût à la parole et à la protestation tandis que les « progressistes » ont perdu l’appui du peuple ainsi que toute influence sur la nouvelle culture dominante. Celle-ci s’exprime de plus en plus en réaction aux idéologies égalitaristes et relativistes défendues par une gauche isolée, qui a renoncé aux débats au profit de postures autoritaires.C’est une boite de Pandore que la gauche s’apprête à ouvrir avec l’examen d’un amendement  destiné à supprimer l’évocation de la « situation de détresse », prévue par la loi Veil sur l’IVG. Sous le fumeux prétexte de renforcer « l’égalité homme-femme », la banalisation de l’interruption volontaire de grossesse peut légitimement heurter des consciences. D’autant que la consolidation de ce « droit » s’accompagne d’une extension du « délit d’entrave » qui pourrait rendre condamnable la moindre manifestation d’une réserve, en portant ainsi une nouvelle atteinte à la liberté d’opinion et d’expression. Il est louable, évidemment, de se préoccuper de l’égalité entre l’homme et la femme. Mais un avortement est rarement un acte comme un autre pour les 35% de femmes qui y ont recours. En revanche, le discours égalitaire aurait toute sa place dans les cités machistes qui poussent les femmes à se couvrir la tête en signe de soumission. Mais, sur ce sujet, la gauche est visiblement moins péremptoire. Il est également piquant de voir le gouvernement se rengorger de son féminisme, tandis que le chef de l’Etat répudie publiquement sa compagne, assignée pour l’instant à la Lanterne, au profit d’une autre. L’égalité homme-femme? Où ça?Je participerai, mardi, à Choisissez votre camp sur LCI (10H15-11h), puis à On refait le monde, sur RTL (19h15-20H)Je signale également la parution, cette semaine, du bloc-notes 2013 rassemblé sous le titre : « Touche pas à ma France ! » (Editions de Passy). En vente dès ces jours-ci dans les bonnes libraires… Ce média n’est plus disponible

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