Lire Libération et ses vieux clichés fait mesurer l’étendue du désastre français. Le numéro de ce mercredi est à conserver, pour ceux qui veulent comprendre les mécanismes de subversion, construits sur la culpabilisation de la nation, la victimisation des minorités, la cécité des belles âmes, le suivisme des médias. « Pour Adama, pour Théo, ils s’engagent », titre le quotidien en alignant une série de signatures venues majoritairement du show-biz. Sur deux pages intérieures, les indignations se déclinent sur la mort « suspecte » d’Adama Traoré lors de son arrestation cet été, et sur le récent « viol » présumé, mais contesté par l’IGPN, du « petit Théo », gaillard de 22 ans. Il n’est pas question ici de minimiser ces deux affaires, mais de relever le deux poids deux mesures. Ce même show-biz, qui s’auto-promeut une fois encore dans l’étalage d’un humanitarisme flexible, n’a jamais eu l’idée de pétitionner pour dénoncer les criminels de Viry-Châtillon qui, en octobre 2016, ont brûlé vifs deux policiers dans leur voiture, ou l’islamiste du Val Fourré (Mantes-la-Jolie) qui a décapité une policière devant son enfant après avoir poignardé son mari, en juin 2016 à Magnanville. Ces moralistes dénoncent « la violence raciste » des policiers mis en cause, sans éléments judiciaires probants pour l’instant. Mais ils restent silencieux face à l’antisémitisme qui se répand dans ces quartiers où, plus généralement, le Blanc occidental est vu comme un intrus. Ce ne sont pas seulement les policiers qui sont les ennemis des « jeunes sensibles » mais les pompiers, les médecins, les enseignants, les journalistes. « Si on se tait, c’est toute notre société qui se salit », titre un des textes, qui dénonce « une culture de l’excuse permanente des excès des forces de l’ordre »…
Cette inversion des réalités et des valeurs doit tout au dernier carré d’idéologues qui ont trouvé refuge sur le radeau Libération. Ce monde cul par-dessus tête permet de soutenir que ce sont les policiers impliqués dans les violences qui sont les « agents du désordre », et que les voyous sont en réalité en état de légitime défense. Mais le show-biz, prisonnier de réflexes pavloviens, se prête-là à une dangereuse mascarade. Le communiste André Gerin, député-maire honoraire de Vénissieux, l’a admis, après le massacre à Charlie-Hebdo (1) : « La société a produit des enfants devenus des talibans français qui sont en guerre contre leur pays, contre la République, contre les valeurs issues de la Révolution française ». Beaucoup d’enfants des cités vivent, avec une moindre radicalité bien sûr, dans cet état de rupture politique avec la France. Nombreux sont les témoignages qui confirment celui du CRS Camille Claude (un pseudonyme, pris pour des raisons de sécurité) : « Je travaille dans ces lieux où les pompiers refusent désormais d’intervenir et où les médecins ne se déplacent plus. (…) J’y ai été invectivé, sali, agressé, blessé même. Les « nique la police » succèdent aux « sales Blancs » ou « Allah va vous niquer » que l’on peut entendre à longueur de vacation ou lire sur les murs pourtant régulièrement repeints ». La police est laissée seule face à une contre-société qui veut en découdre. Dans Le Figaro de ce jour, un officier s’inquiète : « Bien des policiers des cités vivent dans la peur. Ceux des BAC ont parfois leur nom inscrit sur des murs, certains sont même suivis jusqu’à leur domicile ». Les pétitionnaires ont choisi leur camp : celui d’une République sommée de baisser les bras. Leur lâcheté les déshonore.
(1) Témoignages cités dans Une France soumise (livre déjà mentionné)
Je participerai, ce mercredi, à On refait le monde, sur RTL (19h15-20h)
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