La politique, réduite aux histoires de fesses de cours de récréation, aux anecdotes salaces de la presse people, aux procès médiatiques sans plaignants judiciaires : voilà où en sont arrivés les professionnels de la chose publique, qui affligent l’opinion. Ce week-end, j’entendais la maire de Paris, Anne Hidalgo, assurer n’ »en avoir rien à battre » de ce que faisait Emmanuel Macron, dévoilant ainsi une vulgarité naturelle qui avait aussi conduit Najad Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Education, à dénoncer pour sa part « des bruits de chiottes ». Mardi, dans un registre approchant, c’est le ministre des Finances, Michel Sapin, qui s’est excusé de paroles et de gestes « inappropriés » quand, en janvier 2015 à Davos, il avait fait remarquer à une journaliste, penchée pour ramasser son stylo, qu’on lui voyait sa culotte. Il avait posé la main sur son dos nu et en lui disant : « Ah, mais qu’est-ce que vous me montrez là ». Dans un communiqué, repris avec gourmandise, le ministre précise s’être immédiatement excusé, après l’indignation justifiée de la consoeur. Cette mise au point, sans aucun intérêt, fait suite aux accusations portées contre le député écologiste Denis Baupin par des femmes issues de sa formation politique. Sans avoir jamais porté plainte contre lui, elles lui reprochent des harcèlements et des agressions sexuels passés, qui ont conduit le parquet à ouvrir une enquête préliminaire. Personne ne s’interroge sur les éventuelles motivations politiques de ce règlement de compte, et encore moins sur l’omerta de la gauche féministe ; un silence qui vaut bien celui qui est reproché à l’Eglise catholique dans d’autres affaires de comportements et de mœurs.  Comme cela fait déjà longtemps que le monde politique infantilisé a rompu avec le reste de la société, il n’est pas étonnant de le voir s’enfoncer un peu plus dans la tartufferie, persuadé de s’amender utilement de mauvaises pratiques. En fait, c’est une caste politique n’ayant plus rien à dire qui s’agite ces jours-ci autour de ces affligeants scandales de caniveau, qui dévoilent le niveau atteint. Ces faits se réduisent en réalité, le plus souvent, aux goujateries habituellement observables chez les arrivistes du pouvoir. Quitte à tomber dans le voyeurisme du trou de serrure, il faudrait d’ailleurs aussi parler de ces femmes aimantées par les mâles dominants qui ont fait de la séduction leur savoir-faire. Bernadette Chirac fut le témoin affligé de ces ballets et autres 5 à 7. « Les filles, ça cavalait », avait-elle avouée en 2001 dans un livre entretien, en parlant de son mari et de ses nombreuses conquêtes. Ce répertoire croustillant était jusqu’alors maintenu, honteusement, dans les bas-fonds de la politique. Désormais, il s’étale au nom de la transparence et du devoir de vérité. La politique, ce champ de ruine, mène les combats qui restent à sa portée… Je participerai, jeudi, à Ca vous concerne, sur LCI (9h10-10h)

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