La réalité est la première force d’opposition au socialisme
et à ses œillères. Démonstration ce week-end avec la manifestation de
salafistes au cœur de Paris, à deux pas de l’Elysée et de l’ambassade des
Etats-Unis. Ils n’étaient que deux cents mais leur audace et leur violence sont
autant de camouflets au gouvernement, et singulièrement à l’angélisme du
ministre de l’Intérieur. Manuels Valls, qui n’est jamais aussi prolixe que
quand il s’agit de défendre l’islam, s’est dit « inquiet » de découvrir
la présence de fondamentalistes auprès de jeunes des cités. Il y a de quoi
rester perplexe devant cet aveu. Comme il est
impossible qu’il puisse ignorer les phénomènes de réislamisation qui s’observent dans une partie de la communauté
musulmane, ne serait-ce qu’avec la prolifération du port du voile dans les
banlieues, il faut en conclure que Valls feignait jusqu’alors de ne rien
voir. Mieux : il y a quelques jours encore, il reprenait son nouveau leitmotiv : « S’attaquer à une religion, c’est s’attaquer à la République », en donnant
ainsi, par l’ambiguïté renouvelée de sa phrase, de l’eau au moulin des plus
radicaux qui réclament l’instauration d’un délit de blasphème au profit de l’islam.
Jeudi dernier, Libération parlait d’ailleurs de « vidéo blasphématoire »
à propos de l’insignifiant navet contre Mahomet, qui a causé dans la rue arabe,
chez les plus fanatiques, les débordements antioccidentaux
parfois meurtriers.
La majorité des Français de confession musulmane est en droit de s’estimer caricaturée par ces
minorités et ces fauteurs de haine, comme elle le fut par le geste criminel de Mohamed
Merah. Il serait d’ailleurs souhaitable qu’elle exprime plus ouvertement le rejet de
cette idéologie qui dit parler au nom de l’islam littéral. En tout cas, ce n’est
pas rendre service aux démocrates musulmans que de sous-estimer ces mouvements
islamo-fascistes qui prospèrent dans l’indifférence des belles âmes. Les
Français sont en droit d’attendre du pouvoir la mise au ban de ces adeptes de l’islam
radical et révolutionnaire, dont les ressorts antioccidentaux, anticapitalistes,
antiaméricains, antisionistes trouvent des échos auprès de mouvements d’extrême
gauche. Quand, dans son livre (On a voté…et
puis après ?, Editions du Cherche Midi), Olivier Besancenot invite à la
reprise des luttes sociales en appelant à la constitution d’un « bloc
anticrise et anti-austérité » qui accueillerait notamment « les mouvements politiques des quartiers
populaires » (lire : des cités), à quelles alliances pense-t-il ?
Ce lundi matin, sur LCI, le militant du Nouveau Parti Anticapitaliste a choisi l’indignation
plutôt que de répondre à ma question. Plus que jamais la vigilance s’impose.
Je participerai, mardi, à On refait le monde, sur RTL
(19h15-20h)
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