Emmanuel Macron connait-il vraiment l’état des cités ? Il s’est dit « bouleversé » après avoir vu Les Misérables, le film de Ladj Ly. L’œuvre témoigne de la vie quotidienne dans une ville de Seine-Saint-Denis, Montfermeil : une cité semblable à d’autres. Son maire, Xavier Lemoine (Parti Chrétien-Démocrate), reconnaît, ce mercredi dans Le Figaro, qu’elle est, elle aussi, « laissée à elle-même » car « toutes les institutions sont absentes sauf la police ». Et sauf le maire. Lemoine explique : « Chacun vit, survit, se débrouille, s’entraide, arnaque, jauge, juge, observe, esquive, attaque, aime, s’attache, déteste, admire, rejette… » Reste que l’émotion qui a envahi le chef de l’Etat face à ces situations est étonnamment tardive. Cela fait trente ans et plus que les cités s’enfoncent dans l’exclusion et le séparatisme, en dépit des milliards d’euros qui sont déversés depuis les années 70 au nom de la politique de la Ville (lire : des banlieues). Qu’un film soit nécessaire pour alerter le président sur une situation qui s’enkyste aux portes de Paris dit bien la réticence des « élites » à se confronter aux réalités du terrain. Hier, devant le congrès des maires de France, Macron a également promis de nouvelles mesures contre le communautarisme, « dans les prochaines semaines ». Mais comment mener de telles politiques pragmatiques, les yeux grands fermés ? L’idéologie diversitaire, que promeut le chef de l’Etat, l’empêche d’aller à la source de la libanisation de la nation, déstabilisée par une immigration continue et un renoncement à assimiler. Le président a cependant eu raison de se prononcer, mardi, contre l’interdiction des listes communautaires aux prochaines municipales. Cette proposition du sénateur (LR) Bruno Retailleau, apparemment justifiée, consistait surtout à cacher la poussière sous le tapis. Le communautarisme, promu en l’occurrence par l’islam politique, doit assurément être combattu. Mais il ne peut l’être que dans un affrontement d’idées. L’islam totalitaire est son propre ennemi : il suffit de le laisser s’exprimer pour qu’apparaisse, derrière son double discours, la haine qu’il porte à la démocratie et à ses libertés. Le communisme, pareillement, s’est rendu répulsif par ses outrances. De surcroît, s’en prendre à des listes communautaires reviendrait à jeter un voile sur un symptôme, en négligeant les causes. Si l’islam le plus rétrograde se permet de parader, c’est parce que les dirigeants français ont tous, depuis des décennies, baissé les bras en s’imaginant coupables : tel est l’effet de la nouvelle religion des droits de l’homme. C’est elle qui, au nom de la repentance unilatérale, de la non-discrimination et du respect de l’Autre, a favorisé la tyrannie des minorités, la survenue de l’islam conquérant et la balkanisation du pays. Tant que l’Etat n’aura pas recouvré son autorité perdue, en exigeant préalablement le respect absolu de la nation et de son droit à la continuité, le communautarisme prospérera sur sa victimisation et ses fausses pleurnicheries. Je participerai, ce mercredi, à Interdit d’interdire (Frédéric Taddei) sur la chaîne RT (19h-19h55), puis à L’Heure des pros 2 (20h05-21h), sur CNews.
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