Le double discours est bien la caractéristique du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Son président, Marwan Muhammad, en a fait une nouvelle fois la démonstration, lundi soir, devant Jean-François Copé, dans un face-à-face (vidéo ici) organisé à Sciences Po Paris devant un public composé, pour ses deux premiers rangs, de femmes voilées et démonstratives (compte rendu du Figaro ici). Affrontant un Muhammad hâbleur et condescendant, Copé a réussi sa démonstration visant à faire passer le CCIF pour « le cheval de Troie du discours islamiste ». Le député-maire (LR) de Meaux, initiateur de la loi d’interdiction du voile intégral, a rappelé que cette association, qui estime que « l’islam a la particularité d’être une religion qui a vocation à régir toutes les sphères de la vie sociale », a déjà compté parmi ses invités d’honneur, dans ses dîners, Tariq Ramadan ou l’iman de Brest qui fait croire aux enfants qu’ils seront transformés en porcs ou en singes s’ils écoutent de la musique. L’imam du Bourget, qui dit que la femme ne doit sortir qu’avec la permission de son mari, a eu aussi son rond de serviette. Copé a fait avouer à Muhammad, coincé dans ses sophismes : « Je ne condamne pas la polygamie ». A propos des caricatures de Charlie-Hebdo, le président du CCIF a déclaré ceci, après avoir fait l’éloge « du dialogue et de l’argumentation » : « Le CCIF n’a jamais collé le moindre procès, n’a jamais intenté la moindre poursuite pour délit de blasphème, ni contre Charlie Hebdo ni contre qui que ce soit d’autre qui aurait une parole critique ». Or il se trouve que j’ai à subir les méthodes du CCIF, qui visent à intimider des journalistes dans l’exercice de leur élémentaire liberté d’expression.
Hasard du calendrier : c’est ce jeudi que la plainte du CCIF contre moi sera examinée en appel, après ma relaxe (ici) devant la XVII e chambre correctionnelle en octobre 2015. Cet acharnement judiciaire dit tout de la stratégie de ce collectif soi-disant apolitique, qui assure n’avoir jamais poursuivi une parole critique. Sans revenir dans les détails de l’affaire, je rappelle en deux mots que j’ai été poursuivi, ainsi que Marc-Olivier Fogiel qui animait l’émission On refait le monde sur RTL, pour avoir critiqué en novembre 2012 une campagne du CCIF intitulée : « Nous sommes la nation ». Le visuel représentait un détournement du célèbre Serment du jeu de paume, où n’étaient plus représentés, pour l’essentiel, que des femmes voilées et des barbus. Invité à s’expliquer ce soir-là sur l’antenne, le CCIF, qui se dit donc ouvert au dialogue et à l’argumentation, avait annulé sa participation au dernier moment, en prétextant de ma présence. Quelques mois plus tôt, j’avais moi-même accepté une confrontation avec Samy Debah, du CCIF, retransmise par le site OummaTV (ici). Lors de l’audience je m’étais retrouvé, pour la première fois de ma vie, sur le banc des prévenus, ayant derrière moi une salle composée de jeunes femmes voilées et de barbus. Pour ne pas renouveler cette position humiliante, je n’assisterai pas à l’audience en appel, laissant à mon avocat le soin de me représenter. Je ne compte pas davantage, évidemment, me soumettre aux interdits du CCIF ni à ses pressions. Mais il serait temps de lever les innombrables ambiguïtés de cette association islamiste qui se pose en donneuse de leçons.
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