Ne dites plus : « Fonder une famille », mais : « Faire famille ». C’est du moins ce que propose Dominique Bertinotti, ministre de la famille, qui défend le mariage homosexuel et son droit à l’adoption. Mardi, Christiane Taubira, la ministre de la Justice, lui a grillé la politesse, dans La Croix, en s’appropriant la réforme promise par le candidat socialiste. « Le code civil va être modifié », a-t-elle annoncé tandis la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, faisait valoir qu’un référendum sur cette question (suggestion de Christine Boutin) avait déjà eu lieu « il y a quatre mois » avec la victoire de François Hollande. Cette précipitation à vouloir  trancher avec tant de désinvolture un sujet aussi fondamental laisse voir un parti socialiste obnubilé par ses combats idéologiques, menés au nom de la non discrimination et de l’égalitarisme en tout. La désignation d’Harlem Désir, ce mercredi par Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault, comme candidat unique au poste de premier secrétaire du parti, vient verrouiller encore davantage une formation ayant vite retrouvé, une fois passé l’exemple heureux des primaires présidentielles, son goût pour l’entre-soi, la combine et les apparatchiks. Ce mépris retrouvé pour la démocratie n’est pas admissible.Rien n’est moins anodin que le « mariage pour tous » qu’entend promouvoir la gauche relativiste, sous la pression de la minorité militante homosexuelle et de ses efficaces relais médiatiques. Accéder d’un claquement de doigt à cette exigence, au prétexte de refuser l’homophobie, viendrait évidemment bouleverser une institution essentielle qui consacre l’union d’un homme et d’une femme en vue d’une filiation. Que serait un mariage ouvert à tous sinon une structure familiale sans substance permettant les unions les plus fantaisistes ? Et pourquoi, dès lors que l’égalité est invoquée, priver ces nouveaux couples d’accéder à la procréation médicalement assistée, à la gestation pour autrui ou à tout autre procédé de fabrication artificielle de bébés? Accompagner l’air du temps ne signifie pas cautionner des régressions. J’approuve, pour le moins, la proposition faite aujourd’hui dans Le Figaro par la parodiste Frigide Barjot au chef de l’Etat d’ouvrir des « Etats généraux de la famille, du mariage à la filiation, pour les droits de l’enfant et contre la précarité familiale ». Mais il est plus urgent encore de résister aux déconstructeurs qui jubilent dans les champs de ruines.Je participerai, ce mercredi, à On refait le monde, sur RTL (19h10-20h)

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