Le pape François s’est donné le meilleur rôle, samedi après sa visite éclair sur l’île grecque de Lesbos, en ramenant avec lui trois familles syriennes musulmanes : douze personnes au total, qui seront prises en charge par Le Vatican. Emouvantes ont été les scènes, diffusées sur les télévisions, de réfugiés en larmes aux pieds du Saint Père ou demandant sa bénédiction. Un chrétien ne peut qu’être fier et solidaire, évidemment, de ce geste d’humanité envers des musulmans, qui répond à la barbarie islamiste qui martyrise aussi les minorités religieuses en terres d’islam. Cependant, cette mise en scène flatteuse trouve vite ses limites, puisque 700.000 migrants (chiffre de Frontex) attendent de pouvoir passer en Europe et que l’immigration de masse est désormais vue comme une menace par une majorité d’Européens. En France, ce thème ne cesse de pousser Marine le Pen. Selon un sondage commun publié ce lundi par Le Figaro, LCI et RTL, la présidente du FN est assurée d’être au second tour de la présidentielle et y arrive même en tête face à Nicolas Sarkozy, François Fillon ou Bruno Le Maire (seul Alain Juppé la place en deuxième position). Le pape est bien sûr dans son rôle quand il applique la parole du Christ invitant à accueillir l’étranger comme lui-même le fut. Mais Jésus ne faisait que passer chez ses hôtes. Et il recommandait aussi d’aimer son prochain comme soi-même. Or, François ne prend pas la mesure de la crise d’identité qui traverse l’Europe et qui fragilise sa confiance en ses valeurs. Il ne s’attarde pas non plus sur la montée du totalitarisme salafiste qui, embarqué dans les bagages de l’immigration, ne cache pourtant rien de sa détestation de l’Occident gréco-latin et judéo-chrétien. Le pape a expliqué n’avoir pas choisi parmi les réfugiés, tous « enfants de Dieu ». Mais cet oubli du sort des Chrétiens d’Orient, qui font partie des réfugiés, est difficilement acceptable. Le pape assure ne pas faire de la politique et dit s’exprimer en tant de chef spirituel. En réalité cette subtilité ne tient pas. En parlant de Dieu, il bouscule aussi César. Or ce n’est pas son rôle. « Nous sommes tous des migrants », proclame-t-il, à la plus grande joie de Jean-Luc Mélenchon, l’ancien enfant de choeur. François critique les frontières et les murs, en oubliant que ces moyens sont parfois nécessaires pour protéger les nations affaiblies de leurs ennemis ou du grand Babel. Le pape est un guide spirituel inspiré. Mais ses incursions dans la politique obligent à ne pas le prendre au sérieux. Je participerai, ce lundi, à On refait le monde, sur RTL (19h15-20h) A l’invitation des Amis du Winston, Je débattrai de mon livre, La guerre civile qui vient, mercredi à partir de 19h au café Le Winston, 91 avenue du Roule, Neuilly (métro Sablons) (entrée libre)
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