Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, est présenté par la pensée conforme comme un infréquentable provocateur, voire un « populiste ». Sa faute? Avoir suggéré de sanctionner « l’abus du droit de grève ». J’avoue ne pas comprendre pourquoi ce sujet devrait être tabou, alors que le syndicat Sud-Rail a démontré la réalité de ces pratiques, qui méprisent les usagers. Une amélioration du « service minimum » doit aussi pouvoir être abordée. Mais se révèle, une fois de plus, l’emprise du politiquement correct, avalisé par une intelligentsia qui se garde de le dénoncer. Jean Raspail me disait récemment qu’il lui serait impossible d’écrire aujourd’hui « Le camp des saints » (1973) tant les interdits de toutes sortes entravent désormais les expressions. Comment penser le monde nouveau avec de telles entraves ?
La démographe Michèle Tribalat est placardisée à l’Ined (Institut national d’études démographiques) pour ne s’être pas pliée à la bien-pensance. Dans un entretien, cette semaine, à Riposte Laïque, elle rappelle que « les sciences sociales sont en France terriblement propices au politiquement correct ». La question de l’immigration est particulièrement perméable à cette nouvelle inquisition. Elle explique: « Il faut prendre parti absolument. Si vos travaux n’entrent pas dans le champ de la polarisation idéologique, ils sont jugés sans intérêt. Aucun écho. S’ils y entrent et qu’ils ne donnent pas les gages suffisants à la défense de l’immigration, des immigrés, de la diversité, etc, ils sont dénigrés, balayés ou tout simplement ignorés. C’est un fonctionnement soviétique où l’on ne risque, il est vrai, que sa réputation ».
La pénalisation des idées n’est, d’ailleurs, pas davantage supportable. J’ai été de ceux qui ont critiqué Siné, cet été, pour ses amalgames associant le juif à l’argent et au pouvoir. Néanmoins, j’ai été choqué de voir, mardi, « l’humoriste » poursuivi en correctionnelle par la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) pour « provocation à la haine raciale ». Siné doit être libre d’écrire ce qu’il veut sur le support qui veut bien l’accueillir, comme ses contradicteurs doivent être libres d’écrire ce qu’ils pensent de lui. C’est pourquoi j’ai toujours été opposé, également, à la loi Gayssot qui sanctionne le négationnisme. Il suffit de laisser parler ces « historiens » victimisés pour qu’apparaisse leur haine aveugle du Juif et d’Israël. Mgr Richard Williamson, évêque intégriste qui assure qu’il n’y a eu ni chambre à gaz ni holocauste, s’est ainsi condamné tout seul.
Je participerai, demain jeudi, à l’émission « On refait le monde », sur RTL (19h15-20h)
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