Suspens intenable : de quoi sera fait l’imminent remaniement ministériel ? Il pourrait être annoncé ce mercredi ou plus probablement jeudi, après la confirmation de la nomination de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, à la tête du Conseil constitutionnel. Le sujet passionne le petit monde de la politique. Mais il laisse évidemment de marbre la grande majorité de l’opinion. Faut-il s’indigner de la possible nomination de Ségolène Royal, dite  « la mèremptoire », au Quai d’Orsay ? Faut-il plus d’écologistes ici, plus de socialistes là ? Cela fait longtemps que les stratégies des appareils et les intérêts des « élites » n’ont plus rien à voir avec les préoccupations des gens. Ce qui est navrant, c’est l’interminable agonie de la Hollandie, mortellement touchée par ses ambiguïtés, ses zones d’ombre, ses compromis illisibles. Le chef de l’Etat s’effondre chaque fois un peu plus dans les sondages, tout en s’accrochant à son pouvoir de façade. Lui que les médias présentent volontiers comme redoutablement habile n’a plus aucune carte dans son jeu. Car si François Hollande devait être logique jusqu’au bout, c’est un gouvernement de droite qu’il devrait appeler auprès de lui. C’est en effet une politique de droite qu’applique désormais Manuel Valls, aussi bien sur les questions économiques – il s’est récemment dit libéral – que sécuritaires. Son combat pour la déchéance de la nationalité est un exemple parmi d’autres. Il suffit d’ailleurs d’observer les dépits que le premier ministre suscite à gauche pour s’en convaincre. La hargne que Cécile Duflot voue à Valls est à la mesure des sentiments de trahison que partagent nombre de « progressistes ». La détestation est telle, chez Duflot, qu’elle vient même d’approuver Emmanuel Macron dans ses réserves sur cette déchéance de nationalité : « J’ai, à titre personnel, un inconfort philosophique avec la place que ce débat a pris », a déclaré le ministre de l’Economie. « On ne traite pas le mal en l’expulsant de la communauté nationale ». Ce désaveu public de la politique voulue par Valls ajoute à la confusion. Rien n’est moins cohérent que ce gouvernement qui sombre. A moins que l’histoire ne s’accélère, la France n’a pas fini d’en supporter l’inefficacité.  Je participerai, jeudi, à On refait le monde, sur RTL (19h15-20h)

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