La faiblesse de l’opposition est une aubaine pour la gauche. L’immobilisme bavard et les berceuses anachroniques du couple Hollande-Ayrault devraient pourtant requinquer l’UMP. Or celle-ci est en train de s’épuiser dans une lutte Fillon-Copé qui dévoile le manque de maturité de cette formation. Il est stupéfiant de constater la régression de la politique dans l’infantilisation, tandis que les tensions se généralisent  et que la guerre (économique, civile, internationale) est une hypothèse qui ne peut plus être rejetée. Ce déclin se vérifie dans la gestion gouvernementale « tranquillou, à la papa, pépère », épinglée par Jean-Luc Mélenchon, devenu le premier opposant des socialistes. L’actuelle mobilisation du gouvernement pour tenter de faire baisser de quelques centimes, et provisoirement, le prix de l’essence est une illustration parmi d’autres d’une gestion ramenée au dérisoire, à l’anecdotique, à l’effet d’annonce. L’UMP n’échappe pas à cette critique quand elle mobilise ses énergies dans des combats nombrilistes, délaissant une reconquête qui ne passera que par la réhabilitation du courage. Constater que l’opposition est en désaccord sur l’objectif même du scrutin de novembre qui, ouvert aux seuls militants, désignera le prochain président de l’UMP, en dit long sur la légèreté de ses leaders, incapables de s’entendre sur ce simple préalable. En effet, François Fillon veut en faire des primaires en vue de la présidentielle de 2017, alors que Jean-François Copé entend d’abord reconstruire le parti dans l’objectif des municipales de 2014. En réalité, tous deux sont en train d’additionner leurs failles, dans cette chamaillerie qui pourrait dégénérer en règlement de compte. Du coup, revient déjà l’ombre de Nicolas Sarkozy, qui n’a d’ailleurs jamais quitté les obsessions du gouvernement, déconstructeur systématique de son action. Dans la torpeur du mois d’août, le communiqué critique de l’ex-président sur la gestion de la crise syrienne a fait comprendre à l’opinion qu’il n’entendait pas être Cincinnatus retournant à sa charrue. Si l’opposition devait persister à se tirer dans les pattes, son retour en politique pourrait même relever de l’urgence.Je participerai, ce lundi, à On refait le monde sur RTL (19h15-20h)

Partager cet article
S’abonner
Notifier de

0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
0
Laisser un commentairex