Oui, il neige en hiver et l’eau gèle quand il fait froid. Ce mercredi matin, comme beaucoup, j’ai emprunté à petits pas des trottoirs qui étaient des patinoires. Je n’ai pas maudit l’Etat, ni même la ville de Paris. Je n’exigerai pas non plus une commission d’enquête, comme Valérie Pécresse (UMP) l’a demandée, devant les désordres des transports en commun franciliens. Absurde est cette infantilisation des comportements, qui consiste à rechercher forcément des responsables publics pour tous les aléas, y compris météorologiques. Certes, beaucoup de Français restent encore attachés à l’idéal d’un l’Etat-mamma (le mot est de Jean-François Revel) qui prendrait en charge le citoyen, de la naissance à la mort. Mais cette déresponsabilisation n’a évidemment pas de sens. L’important épisode neigeux, qui mobilise tous les médias audiovisuels comme s’il s’agissait d’une catastrophe nucléaire, rappelle simplement que l’Etat n’a pas vocation à tout régenter et qu’il appartient aux initiatives privées de pallier ses défaillances. Faut-il attendre des interdictions officielles de conduire ou de sortir quand la neige tombe à gros flocons ? Un peu de jugeote et de bonnes informations devraient suffire.Néanmoins il est tentant de voir un symbole dans cette impuissance de l’Etat. S’il est difficile de lui reprocher de n’avoir su éviter la neige et ses inconvénients, il reste les bras ballants devant les crises qui s’accumulent. L’escapade de deux jours de François Hollande à Dijon, qui se voulait une plongée revigorante dans la France enthousiaste, a rencontré l’indifférence des gens et parfois leurs critiques. Parce que le chef de l’Etat n’arrive pas à tenir un langage clair – ce que le maire de Lyon, Gérard Collomb, lui reproche dans Le Monde daté de ce mercredi – il additionne les annonces contradictoires : les cinq milliards d’économies promises pour 2014 seront en partie annulées par la mobilisation des fonds publics pour les emplois subventionnés ; l’effort demandé sur les retraites arrive après la décision de revenir à 60 ans pour certains salariés. Plus généralement, les discours destinés aux entreprises sont contrariés par le poids d’une gauche dogmatique encore imprégnée par la lutte des classes. Cette faiblesse de la présidence s’ajoute à un Etat n’ayant plus depuis longtemps les moyens de ses ambitions. Il y a, là, de quoi s’inquiéter plus sérieusement.Je participerai, ce mercredi, à un débat sur Public Sénat, à partir de 22 heures.Je participerai, jeudi, à un débat sur BFMTV, de 19h35 à 19h50

Partager cet article
S’abonner
Notifier de

0 Commentaires
le plus récent
le plus ancien
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
0
Laisser un commentairex