La question posée par l’islam en France devient déjà, pour l’UMP, un sujet secondaire. En février, Nicolas Sarkozy avait pourtant annoncé qu’il entendait en faire  la « priorité » du débat à trancher par les militants. Depuis, le dossier a été repoussé en avril, puis en mai, puis au 4 juin. Ce jour-là, il n’est d’ailleurs prévu qu’une simple « réunion de travail », à huis-clos. Voici donc une première promesse du président de l’UMP qui tombe à l’eau. La confirmation de son engagement à abroger la loi Taubira sur le mariage homosexuel semble tarder également. Sarkozy se serait laissé convaincre par ceux de son parti qui, Alain Juppé et Nathalie Kosciusko-Morizet en tête, estiment plus prudent de ne pas aborder le trop sensible sujet du fondamentalisme, pour lui préférer les thèmes économiques et sociaux, plus plan-plan. La reculade vient rappeler la fragilité des liens qui unissent les membres de l’opposition, concernant les questions sociétales et plus particulièrement l’islam. Alors que Sarkozy défend l’assimilation, Le Figaro de ce mercredi rappelle que Juppé a déclaré fin avril, lors d’une rencontre avec des responsables religieux à Strasbourg : « Je suis contre l‘assimilation qui veut nous rendre tous semblables ». Ce discours est aussi celui qui est tenu par les idéologues musulmans qui, tel Tariq Ramadan, militent pour la visibilité de leur communauté. Si l’UMP devait choisir, par commodité, de ne pas aborder clairement le degré d’exigence dont  la République doit faire preuve face au communautarisme, il n’y aurait nul besoin d’être prophète pour prédire le profit qu’en retirerait une fois de plus le FN, débarrassé de Jean-Marie Le Pen.  L’islamisme se joue de cette débandade politique qui rend la République désarmée. Au prétexte toujours avancé de rechercher l’apaisement et l’accommodement, des situations insupportables se multiplient, qui mettent en échec l’autorité de l’Etat dans de nombreux quartiers. Mardi soir, au micro de Marc-Olivier Fogiel (RTL), le directeur de l’IUT de Saint-Denis (qui dépend de l’Université Paris-XIII) a rappelé la solitude de son combat contre le communautarisme dans son établissement. Depuis un an, Samuel Mayol  a reçu 29 menaces contre sa personne, dans l’indifférence des pouvoirs publics. Il paye d’avoir osé mettre fin aux méthodes de gestion de son prédécesseur, Rachid Zouhad. Dans cet IUT, les femmes avaient été écartées des postes de direction tandis qu’un système de copinage favorisait des professeurs non qualifiés et des détournements de fonds. Une association, L’Ouverture, dissimulait dans ses locaux des tapis de prière et distribuait sans autorisation des sandwichs halal. Autant de « dysfonctionnements », confirmés par un rapport de l’inspection académique. Or Mayol n’a reçu à ce jour aucune protection, aucun soutien : une démission qui illustre à quel point les autorités sont tétanisées par cet islam radical qui se présente en victime et désigne ses adversaires comme des islamophobes. Ne pas vouloir affronter en urgence cet islam-là, comme semble s’y résoudre l’UMP, revient à reculer toujours davantage devant ses plaintes et ses intimidations. Cela s’appelle une lâcheté. Je participerai, ce mercredi, à On refait le monde, sur RTL (19h15-20h)

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