Accepter de faire des excuses ou des concessions à l’islam
politique est une forme de soumission. Résister à ses intimidations est une
obligation pour tout démocrate digne de ce nom. C’est pourquoi, malgré la
répugnance que m’inspirent les nouvelles caricatures de Charlie Hebdo sur Mahomet
et ses fidèles, je soutiens l’hebdomadaire dans sa volonté de tenir tête aux
islamistes qui exigent le respect et réclament l’instauration d’un délit de
blasphème. Je comprends l’indignation des croyants ; je la partage moi-même
quand le Pape ou les Chrétiens sont ridiculisés, plus souvent qu’à leur tour,
par l’hebdomadaire satirique. Mais je suis, comme la majorité des Français,
héritier consentant des Lumières : elles ont désacralisé les religions
pour les ramener au rang d’idéologies naturellement critiquables. Or, l’islam devient
critiquable quand, ici et là, il entend appliquer littéralement la loi du
Coran, texte avant tout guerrier, violent, sexiste, construit sur le rejet de l’altérité
et sur le culte du peuple parfait. Quand
Le Nouvel Observateur de cette semaine, sous la plume de Renaud Dély, diabolise
en « néo-fachos » ceux qui, comme votre serviteur, s’inquiètent de cette maladie
de l’islam qui se propage en Europe sous couvert de multiculturalisme, il
illustre le renoncement des donneurs de leçons à s’opposer à une idéologie authentiquement
totalitaire et anti-juive qui, minoritaire en France, ne demande qu’à se
répandre. Elle a déjà trouvé, visiblement, ses « idiots utiles ».
Ce n’est pas rendre service aux Français musulmans, engagés
dans un processus d’intégration encore fragile pour une partie d’entre eux , de
les conforter dans un sentiment de victimisation au prétexte que leur religion doit
d’abord accepter les lois de la République, les exigences de la laïcité et les
usages de la démocratie, et non l’inverse. Faut-il rappeler les véritables humiliations
qu’eurent à subir les catholiques quand, comme à Lyon en 1793 par exemple, les
églises furent pillées tandis qu’un âne, coiffé d’une mitre d’évêque, trainait
à sa queue un crucifix et une Bible? L’islam
en France est admis et protégé comme tous les autres cultes. Il l’est beaucoup
plus que le christianisme ou le judaïsme en terres d’Islam. Mais les exigences
de passe-droits ou les démonstrations de force, comme celle qui s’annonce sur
le Net pour samedi à Paris en défense du Prophète, sont inacceptables. Jusqu’à présent, l’accusation
en « islamophobie » a eu pour effet, désiré, de paralyser tout esprit
critique au détriment de la liberté d’expression. Mais la France ne ressemble pas à
ce pays apeuré, dévot et prêt à rendre les armes, représenté par ceux qui voient des
fachos partout sauf là où, sous leur nez, ils paradent. En cela, Charlie Hebdo,
sauve l’honneur.
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