Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, en avait les larmes aux yeux. « L’émotion », a-t-il expliqué devant les caméras. Il est vrai que la liesse du peuple malien accueillant François Hollande, samedi, changeait de la morosité et de la grogne du peuple français. « Je veux vous dire que je viens sans doute de vivre la journée la plus importante de ma vie politique », a avoué le chef de l’Etat : une grandiloquence curieuse à entendre pour des Français l’ayant d’abord élu pour régler leurs propres problèmes. Mais il a toujours été plus simple, pour un dirigeant voulant feindre l’action, d’aller cueillir ses lauriers sur des champs de bataille extérieurs tandis que son pays gronde et s’impatiente. Ce n’est évidemment pas en promettant, l’autre jour, de retirer avant l’été le mot « race » de l’article 1 er de la Constitution que Hollande va convaincre les citoyens de son intrépidité et de son courage. Et c’est encore moins en entendant une députée PS, Sandrine Mazetier, qui veut débaptiser l’école « maternelle », nom trop « gendré » et « stéréotypé » selon elle, que la société civile va se rassurer sur les capacités de la gauche à aborder les vrais problèmes de gens. Faudrait-il aussi supprimer, comme me le suggère ce lundi matin un lecteur, le mot « crêche », trop connoté religieusement ? Et à quand la réécriture de la Déclaration des droits de l’Homme, qui discrimine la femme dans son intitulé ? Tout ceci ridiculise les socialistes.Ceux-là fanfaronnaient, ce week-end, après le vote par les députés, samedi, de l’article 1 du projet de loi sur le mariage homosexuel disposant que « le mariage est contracté par deux personnes de sexe différent ou de même sexe ».  Alors que Hollande s’était dit, en novembre, favorable à la reconnaissance d’une « liberté de conscience » pour les maires, les amendements de l’opposition visant à instaurer une « clause de conscience » permettant à un élu de ne pas célébrer un mariage gay ont été rejetés. Ce qui se dévoile de plus en plus nettement est l’incohérence de cette réforme irréfléchie, imposée sous la pression d’une minorité et de ses idiots utiles, qui croient voir un progrès dans tout ce qui bouge. Dimanche, Jean-Marc Ayrault a dû démentir sa ministre Dominique Bertinotti  qui venait d’assurer que la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples gay serait bien dans la prochaine loi sur la famille. Le premier ministre lui a rappelé qu’il convenait d’attendre l’avis du Comité consultatif national d’éthique, jusqu’alors réticent sur ce sujet. N’aurait-il pas été plus logique de commencer par là, en écoutant également le Conseil économique, social et environnemental, les avis du Défenseur des droits et d’autres sages ou experts volontairement ignorés par les « forces de progrès »? Non, les socialistes n’ont pas fini de se ridiculiser. Mais a-t-on envie de rire?

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