Faire l’autopsie de la France malade oblige à approcher au plus près ses virus, dans le but de les vaincre. L’inventaire détaillé reste à faire. Néanmoins, tous proviennent de la même souche, qui se nomme : idéologie. C’est elle qu’il s’agit de dénoncer en préalable, tant sa propagande est insidieuse : elle a ses agents les plus efficaces dans les médias, les universités, la recherche, l’Education nationale. Le sénateur (UMP) Jacques Grosperrin avait récemment tenté d’alerter sur l’instrumentalisation par la gauche du Conseil supérieur des programmes (CSP), présidé par Michel Lussault, en démissionnant de cette instance chargée d’élaborer notamment les programmes d’histoire dédiés aux nouvelles minorités. Ce mercredi, Le Figaro rappelle que ce Conseil est sous l’influence de l’Institut français de l’éducation (Ifé), également présidé par Lussault. L’Ifé compte parmi ses membres, outre le groupe Aggiornamento, des personnalités comme Emmanuelle Picard ou Laurence de Cock : Hubert Tison, président de l’association des professeurs d’histoire-géographie, les présente comme étant « à la gauche de la gauche, en plein dans la lutte des classes et l’idéologie pédagogiste ». Est-il normal qu’un groupuscule gauchiste coopté ait ainsi fait main basse sur un tel secteur, pour le consacrer à la déconstruction du récit national et à la valorisation du passé victimaire des communautés immigrées? Le scandale est bien sûr dans la consolidation d’une Ecole militante, qui ne supporte pas d’entendre parler de nation ou de patrie, ni de mérite ou de culture. Mais le scandale, plus grand encore, tient surtout au fait…qu’il n’y en a aucun. Se perpétue la même résignation qui a accompagné, depuis l’après guerre, la main mise du « progressisme » sur l’enseignement. Qui osera demander des comptes à ces missionnaires de la Rééducation nationale ? Le risque est grand, si l’apathie persiste, de voir la France suivre jusqu’à l’absurde le chemin, déjà largement emprunté, des facultés américaines minées par le politiquement correct. Il faut lire le papier de ma consoeur Laure Mandeville, ce jour dans Le Figaro, pour prendre la mesure des dégâts produits là-bas par « l’homogénéisation idéologique massive du corps enseignant, presque entièrement à gauche, qui a fait de la déconstruction du modèle occidental sa doxa », comme l’explique Greg Lukianoff, personnalité venue de la gauche. Comme en France, le but recherché par ces post-marxistes, qui ont substitué l’immigré à l’ouvrier dans leur dialectique conflictuelle, est de « discréditer l’héritage occidental », au prix d’une véritable intolérance intellectuelle. Le paradoxe est d’observer, dans ce pays qui a gravé la liberté d’expression en valeur cardinale, l’apparition d’une police de la pensée, imposée en défense de l’islam, y compris radical. Cette intolérance interdit à des personnalités étiquetées « politiquement incorrectes », comme la musulmane laïque Ayan Hirsi Ali, de participer à certaines conférences. La journaliste de Charlie Hebdo, Zineb El Rhazoui,  invitée dernièrement par le French Club de l’Université de Chicago, a suscité une polémique après qu’une étudiante voilée ait assurée avoir été offensée par ses propos, qui l’auraient fait quitter la salle en pleurant.  J’ai eu droit sensiblement à ce même procès de la part des supporteurs de Rockhaya Diallo, présentée comme étant « en larmes » sur RTL le 7 janvier après m’avoir écouté demander aux musulmans de France, et donc à elle-même, de se désolidariser des tueurs islamistes de Charlie. Aux Etats-Unis, des universités commenceraient à s’inquiéter de ces dérives. La France, qui n’est pas loin de connaître ce même phénomène, ferait bien d’en faire autant. Les résistants sont les bienvenus…  Je participerai, jeudi, à On refait le monde, sur RTL (19h10-20h)

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