Le socialisme a donc été enterré, mardi, par François Hollande et Manuel Valls, avec la nomination d’un ex-banquier de chez Rothschild, Emmanuel Macron, en remplacement d’Arnaud Montebourg au ministère de l’économie. Demeure néanmoins l’effroyable imposture de celui qui s’est fait élire en mai 2012 en laissant croire que la finance était son ennemie et que la gauche avait les solutions pour résoudre les crises. Ce mensonge, qui exaspère à juste titre les électeurs abusés et les députés « frondeurs », a fait perdre 23 mois à la France. Je crains qu’il ne soit trop tard pour rattraper le temps perdu. D’autant que le réformisme prêté à Valls ne va pas au-delà du minimum minimorum. Le premier ministre se défend d’ailleurs d’appliquer une politique d’ « austérité », qui a pourtant relancé la Suède et le Canada. Reste, malgré tout, cette bonne nouvelle d’une conversion à marche forcée des héritiers du socialisme historique au pragmatisme économique, qui conduit au libéralisme. Le virage à droite entamé par Hollande rend indiscernables les nuances entre le social-libéralisme à la Valls-Macron et le libéralisme-social à la Bayrou-Juppé. Il laisse deviner de possibles rapprochements. Ce recentrage oblige surtout le reste de l’opposition à accélérer son propre aggiornamento, si elle veut retrouver de l’oxygène. Après l’éclatement de l’union des gauches se pose le défi d’une union des droites. Les relations avec le FN ne peuvent être évacuées en rejouant l’indignation convenue. Jamais le monde politique n’a autant parlé d’ « Union nationale » que ces derniers jours. Ce mercredi, François Fillon y a fait explicitement appel dans son discours de rentrée. Florian Philippot (FN) assure : « Notre ambition est de rassembler tous les Français ». Mardi soir, sur France 2, Valls a demandé « que les formations politiques républicaines se rassemblent ». Il est vrai que le premier ministre venait de se contredire en nommant Najat Vallaud-Belkacem à l’Education et en confirmant Christiane Taubira à la Justice, soit deux idéologues expertes en instrumentalisation explosive de l’égalitarisme pour l’une, de l’angélisme pour l’autre. Pour autant, se révèle lentement cette évidence que les partis, claquemurés dans leurs certitudes, ne sont plus à la hauteur des enjeux. Dans De l’urgence d’être réactionnaire (PUF, 2012), je concluais : « Les réalités et leurs complexités obligent les citoyens et leurs représentants au réalisme et à l’union, c’est-à-dire à être conservateur quand il faut protéger ce qui doit l’être, libéraux si l’efficacité le juge nécessaire, socialistes lorsque la solidarité le demande ». Les faits confirment qu’aucune formation politique, pas plus le FN que l’UMP ou le PS, ne détient à elle seule la solution. Le temps de la refondation est venu.Je participerai, ce mercredi, à On refait le monde, sur RTL (19h15-20h)
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