La priorité, pour la France des libertés, est de fuir la prison de la Santé où elle est recluse depuis neuf mois. L’esprit ne souffle plus sur un monde claquemuré et tremblant : il est soumis à la jactance de dirigeants autosatisfaits mais inefficaces, hormis pour semer l’angoisse. Or une société compressée ne peut qu’exploser. L’Exécutif doit se préparer à affronter la colère d’une partie des citoyens, s’il ne se décide pas à relâcher son emprise. L’assentiment de l’opinion aux confinements et aux couvre-feux reste précaire. Trop d’Etat amène au rejet de l’Etat. Lors de ses vœux pour 2021, Emmanuel Macron a évoqué « la liberté que nous retrouverons ». Mais c’est lui qui, le 14 octobre 2020, avait prévenu : « On s’était progressivement habitué à être une société d’individus libres. Nous sommes une nation de citoyens solidaires. Nous ne pouvons pas nous en sortir si chacun ne joue pas son rôle, ne met pas sa part. Voilà la clé ». Ce raisonnement collectiviste a justifié les atteintes aux libertés d’aller et venir, d’organiser sa vie, de commercer, d’enseigner, d’exercer son culte, de pratiquer la médecine, etc. Il est tentant pour le Pouvoir de poursuivre cette régression, en maintenant la politique de la peur et de l’infantilisation. Beaucoup de Français terrorisés sont prêts à abandonner leur liberté pour leur sécurité. Cette aboulie est un poison pour la démocratie. Un spectre hante la France : le spectre du totalitarisme de la biopolitique. Cette dérive étatiste, précautionneuse et sans âme, avait été pressentie dès la fin des années soixante-dix par Michel Foucault (1). Aujourd’hui, le « modèle chinois », construit sur une société policière, des notations citoyennes et des surveillances mutuelles, est source d’inspiration pour trop de démocraties occidentales avachies. Les drones de surveillance, les projets de passeports vaccinaux, les dénonciations de « teuffeurs », les assignations à résidence, les intimidations moralisatrices, la marginalisation des contre-pouvoirs font déjà partie des éléments insufflés par la dictature chinoise, qui a réussi ainsi à venir à bout du Covid. La justice vient d’emprisonner pour quatre ans la journaliste Zhang Zhan qui avait couvert l’épidémie de Wuhan en montrant la réalité derrière la propagande. La France n’en est pas là. Mais l’Ordre sanitaire y produit sa pensée unique, ses dissidents, ses désinformations. L’accès au réel est faussé, parfois bidonné. Le chef de l’Etat avait annoncé 400.000 morts en France si rien n’était entrepris. Le bilan n’a rien à voir : il est officiellement de 61.000 morts du virus. Pour sa part, l’Insee a certifié un total de 613.800 morts en 2019 et, au 7 décembre dernier, 617.197 morts pour 2020, soit 3397 morts supplémentaires. Seront donc à ajouter les décés entre le 8 et le 31 décembre 2020 : ils ne sont pas à ce jour communiqués. Mais où sont, dès à présent, »les dégâts considérables » brandis par Olivier Véran, ministre de la Santé, le 29 décembre sur France 2 ? L’abus de confiance et le mensonge se paient toujours en retour. (1) Naissance de la biopolitique, Cours au Collège de France (1978-1979), Gallimard Je participerai, ce lundi, à L’heure des pros 2, sur CNews (20h-21h) Je participerai, mardi, à L’heure des pros 2, sur CNews (20h-21h)
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