François Hollande en fait des tonnes, pour tenter de se concilier les Français musulmans. Après avoir plébiscité son élection, beaucoup d’entre eux s’interrogent sur ce PS si peu respectueux des valeurs. Dans De l’urgence d’être réactionnaire (PUF, 2012), j’évoquais le « conservatisme musulman (qui) peut rejoindre le conservatisme qui traverse la société, s’il s’agit de respecter des rites, des valeurs, des structures familiales, des règles commerciales ( …) ». C’est ce phénomène qui est apparu dès 2013 avec la participation de musulmans aux mobilisations contre le mariage homosexuel. Il se confirme cette année dans un front commun également dirigé contre l’application de la théorie du genre à l’école primaire. Camel Bechikh, un proche de l’iman de Bordeaux Tareq Oubrou, qui préside l’association Fils de France, est étroitement associé à la Manif pour Tous de Ludovine de La Rochère. Il revendique un positionnement conservateur et anti-communautariste, respectueux des racines chrétiennes de la culture française. Même si ses détracteurs le soupçonnent de double discours – accusation qui me semble infondée après l’avoir rencontré – Bechikh illustre bien cette frange de citoyens intégrés qui ne cachent plus leurs préférences pour la droite. Je ne les crois pas majoritaires auprès des Français musulmans, encore sensibles aux flatteries différentialistes de la gauche multiculturelle. Mais leur positionnement illustre la crainte du PS de voir s’éloigner un apport électoral en cas de scrutin serré, comme ce fut le cas lors de la présidentielle de 2012.D’où les coups d’encensoir de Hollande, mardi, en direction exclusive les « soldats musulmans morts pour la France lors des deux guerres mondiales » : une démarche communautariste faisant peu de cas de l’indifférenciation des origines et de la préservation de l’unité nationale. Le chef de l’Etat a enfoncé le clou en parlant de l’islam de France qui « porte un message d’ouverture » et est « parfaitement compatible avec les valeurs de la République ». En Tunisie, dernièrement, il avait assuré : « L’Islam est compatible avec la démocratie ». Ces mantras ferment les yeux sur les atteintes à la laïcité, à l’égalité homme-femme, à la liberté d’expression, souvent commises en France en application littérale du Coran. Lundi, le député UMP Claude Goasguen a fait les frais de propos qu’il avait tenus lors d’une réunion privée et qui mettaient en garde contre le prosélytisme islamique : le Conseil français du culte musulman l’a cité à comparaître pour diffamation. Pour l’avocate du CFCM, « durant la seconde guerre mondiale les musulmans étaient sur le front, en première ligne, pour combattre le nazisme ». Une affirmation qu’il faudrait plus que nuancer, sachant les accablantes compromissions du grand mufti de Jérusalem, Haj Amin al-Husseini, avec Hitler. Dans un livre à paraître (1), Alexandre Del Valle rappelle également l’admiration qu’avait l’Egyptien Gamel Abdel Nasser pour le führer, admiration partagée par son successeur, Anouar al-Sadate. Le « devoir de mémoire » de doit pas être à sens unique…(1) Le complexe occidental, Editions du Toucan
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