Quand des médias en viennent aux injures, c’est qu’ils ne savent plus argumenter. C’est cette voie régressive que prend la presse de gauche quand Edwy Plenel (du site Médiapart) accuse dernièrement Nicolas Sarkozy d’être un « délinquant constitutionnel » ou quand Jean-François Kahn traite le chef de l’Etat de « voyou de la République » sur une Une récente de Marianne. C’est cette même outrance que partage Dominique de Villepin quand, dans Le Monde qui paraît ce lundi, il croit mimer De Gaulle à Londres s’opposant à Pétain le 18 juin 1940, en lançant son propre appel à la résistance. Il écrit: « Il appartient à chaque Française, à chaque Français, de réagir en conscience, quels que soient son âge et sa condition et où qu’il se trouve, à Paris ou en province, pour marquer à sa façon son refus de cette dérive inacceptable », que constitue à ses yeux la politique sécuritaire lancée par le discours présidentiel de Grenoble du 30 juillet, qu’il qualifie de « tache de honte sur notre drapeau ».
N’en doutons pas: les références à Vichy, aux rafles, à la shoah, au nazisme, au racisme d’Etat, toutes ces insultes qui emplissent déjà les arguments d’une opposition dépassée par les réalités, font être les « éléments de langage » de la gauche et de ses médias pour ces prochains mois. La radicalisation dans la « réductio at Hitlerum » s’annonce d’autant plus systématique que Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, semble décidé à assumer son défi visant à « ne rien céder au politiquement correct » (Bloc-notes du 7 mai 2010). Dans un entretien au Monde de ce week-end, il s’en prend au « petit milieu politico-médiatique parisien » qu’il oppose à « la réalité de la société française ». S’adressant au Monde, il déclare: « Vous êtes aveuglés par le sentiment dominant des soi-disant bien-pensants qui, en se gargarisant de leur pensée, renonce à agir ». Villepin est de ceux-là, qui ne veulent pas se confronter à la démission de l’Etat et à la désintégration de la société.
Les héritiers du Père Duchesne, journal florissant sous la Terreur, vont à nouveau réclamer des têtes. Le choc risque d’être rude pour le pouvoir, qui a raison de ne plus vouloir plier devant la tyrannie des faux gentils et le conformisme des bons sentiments. La rupture avec la politique du renoncement face au communautarisme a toute les chances de rencontrer l’adhésion de l’opinion. Encore faudrait-il que le gouvernement prenne garde de ne pas se caricaturer dans un rôle spectaculairement mais injustement répressif. J’ai déjà écrit ici que les Gitans ne devaient pas devenir les boucs émissaires des échecs de l’intégration. D’ailleurs, la Gauloise et la Gitane n’ont-elles pas été les plus populaires des marques françaises? Ce ne sont pas les Roms et leur marginalité qui mettent en danger la République et le vivre-ensemble, mais ceux qui refusent la légitimité des lois de la nation pour leur substituer la charia dans l’espace public. C’est d’abord à ceux-là que l’Etat doit imposer son autorité.
Je participerai, mardi, à l’émission » On refait le monde » sur RTL (19h10-20h).
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