C’est à deux pas de la basilique Saint-Denis, là où se trouve le gisant de Charles Martel, qu’un assaut des forces de l’ordre a été mené, ce mercredi matin, contre des suspects liés aux attentats islamistes de vendredi. Deux d’entre eux ont été tués, dont une femme qui a actionné sa ceinture d’explosifs. Sept personnes ont été interpellées, tandis que l’armée a massivement pris position dans ce quartier central. Difficile ce matin, devant les images télévisées de ces soldats surarmés patrouillant dans les rues, de ne pas faire le rapprochement avec des scènes souvent vues en Israël. Certes, Saint-Denis n’est pas Jérusalem-est. Néanmoins, comme l’explique Gilles Kepel dans  son livre, Quatre-vingt-treize, « l’ancienne ville des rois puis de la Révolution et de la classe ouvrière est devenue La Mecque de l’islam de France ». Le département de Seine-Sain-Denis, choisi pour promouvoir la candidature de Paris aux Jeux Olympiques, fait lui-même partie de ces territoires qui ont largement entamé leur bascule démographique et culturelle, sous le poids de l’immigration arabo-musulmane et de sa fécondité.  Les derniers autochtones quittent progressivement les lieux pour rejoindre la France périphérique. Il n’est donc guère étonnant que des islamistes aient pu trouver refuge, aux portes de Paris, dans cette ville de plus en plus homogène, par l’effet d’une substitution de population, d’un changement de peuple. Ce matin, sur Europe 1, le député PS du département, Claude Bartolone, a appelé à ne pas faire de lien entre les « banlieues populaires » et « ces terroristes ». Il a juré, sans rire, qu’ « il n’y avait jamais eu d’angélisme » dans son camp. Il a donc continué à défendre les mérites du « vivre ensemble ». Cela ne fait jamais que quarante ans que la gauche, mimée par la droite, poursuit cette politique désastreuse.  Un effet d’optique laisse croire que la France ne serait en guerre que contre le « terrorisme djihadiste », que François Hollande n’a d’ailleurs pas osé nommer plus précisément, mardi devant le Congrès réuni à Versailles. Or, si l’idéologie salafiste menace la France, c’est bien parce qu’elle a pu s’y installer et y prospérer sans contraintes, sous la protection des belles âmes aveuglées par leur dévotion à la « diversité ». C’est donc aussi l’idéologie relativiste et sansfrontiériste, toujours en vigueur quand on observe Bartolone s’enfermer dans les mêmes dénis des réalités, qu’il s’agit de combattre. L’éventuel  démantèlement du commando d’assassins d’une jeunesse parisienne ne mettra pas pour autant la France à l’abri, tant les cités elles-mêmes sont devenues inflammables. Le député PS, Malek Boutih, estime que les « terroristes » ont remplacé les « émeutiers », le rejet de la République et de ses valeurs étant très profond selon lui. Les lanceurs d’alerte qui, en 2002, avaient en vain sonné le glas sur les « territoires perdus de la République » voient leurs craintes confortées. L’un de ceux-là, Georges Bensoussan, explique ce mercredi dans Le Figaro : « Une partie de la population française ne se reconnaît plus dans les valeurs démocratiques et républicaines de la France. Et encore moins dans son histoire. La radicalisation islamiste de certains, et l’approbation apportée par les mêmes aux attentats de janvier 2015, évoquent les germes d’une guerre civile ». En fait, cette guerre civile est déjà là, quand des Français tuent d’autres Français et quand l’armée se déploie dans les villes. Elle peut en rester à ce stade, si le gouvernement affronte enfin clairement l’ennemi, sans désespérer les citoyens déjà en rupture avec l’Etat. Sinon, l’autodéfense pourrait être le risque. Je participerai, ce mercredi, à On refait le monde, sur RTL (19h15-20h)

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