Mieux vaut tard que jamais: les premières mesures sécuritaires annoncées par Nicolas Sarkozy, ce vendredi, sont de celles qui devraient exister depuis longtemps. Ainsi, les voyous qui tirent sur des forces de l’ordre pourraient être déchus de leur citoyenneté française s’ils sont d’origine étrangère. La nationalité ne sera plus attribuée automatiquement, à sa majorité, à un mineur délinquant. Les droits et les prestations octroyés aux sans-papiers vont être également évalués (en vue d’être réduits?). La gauche et ses médias vont hurler au retour de l’état vichyste, à la paranoïa, au fantasme, à la stigmatisation, à la discrimination, au discours nauséabond et haineux, etc. Dominique de Villepin y verra probablement, comme il l’a fait ce matin sur RTL parlant de la mobilisation du gouvernement contre la criminalité, un esprit guerrier puisant dans l’inefficace idéologie des néoconservateurs. Cela fait des décennies que les donneurs de leçons tiennent la même posture, qui a pour résultat d’avoir conforté un sentiment d’impunité  chez les délinquants et une culpabilité au coeur du pouvoir. A Grenoble, ce sont les policiers de la brigade anti-criminalité qui ont du quitter la ville, ces jours-ci, pour avoir été menacés par les caïds après la mort de Karim Boudoula.
Cette fois, le pouvoir semble décidé à affronter la forteresse médiatique, devenue de plus en plus indéfendable. Il est vrai qu’elle protège encore un invraisemblable politiquement correct qui autorise non seulement les crapules à se plaindre, mais les élèves et leurs parents à faire la leçon aux professeurs, les nouveaux arrivants à exiger du pays hôte qu’il s’adapte à leurs lois et à leurs mœurs. J’ai déploré ici le lâche empressement à ne vouloir désigner que la communauté gitane, en passant sous silence d’autres dérives visibles dans d’autres communautés, semblablement impliquées dans la hausse de la délinquance. J’espère que le nouveau « parler vrai » de Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat aux affaires européennes, qui  estime à propos des Roms (Le Monde, 29 juillet): « Nous ne pouvons pas utiliser la notion de non-discrimination pour laisser se dérouler des choses inacceptables en matière de délinquance », amènera le gouvernement à s’interroger plus généralement sur les conséquences des repliements identitaires de tous ceux qui refusent de s’intégrer. Ce qui importe n’est pas de changer de premier ministre, ce sujet qui alimente les conversations convenues, mais de changer réellement de politique. Encore un effort, Monsieur le président.

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