Le gouvernement s’accroche à sa taxe carbone, que le Conseil constitutionnel vient d’annuler en révélant les nombreux secteurs d’activités et catégories professionnelles qui en étaient exempté. Je n’ai pas souvenir que ces multiples aménagements, dérogatoires au principe de l’égalité devant l’impôt, furent clairement annoncés par le pouvoir et discutés dans les médias. « Moins de la moitié des émissions de gaz à effets de serre aurait été soumis à la contribution carbone », font valoir les Sages. En fait, seul l’usager « normal » était la cible privilégiée de ce dispositif alambiqué, que Nicolas Sarkozy ferait mieux d’abandonner. En tout cas, c’est l’honneur de l’institution présidée par Jean-Louis Debré d’avoir levé ce lièvre des exemptions. Une fois de plus, la rétention d’informations apparaît comme un procédé usuel de gouvernance. Or, cette pratique devient d’autant plus insupportable qu’un besoin de vérité sur l’état exact de la France gagne l’opinion, au grand dam des faussaires et autres spécialistes en enfumages et pipolisation. En 2010, le gouvernement acceptera-t-il de jouer carte sur table? C’est mon souhait pour cette nouvelle année.
Il va falloir notamment se résoudre à admettre que notre système de protection sociale est en faillite et qu’un autre modèle de sécurité sociale, réduisant nécessairement le périmètre des solidarités et faisant appel aux assurances privées, doit être débattu. L’énorme endettement du pays, qui s’accompagne d’une paupérisation d’une partie de la population, devra être également au centre des réformes de l’Etat-providence. Quant à l’utile débat sur l’identité nationale, il ne pourra faire l’économie d’un examen des effets produits par une immigration de peuplement, qui a déjà constitué, ici et là dans des banlieues, des contre-sociétés et des contre-cultures. Un journaliste du Financial Times, Christopher Caldwell, ose cette question dans un livre récent (Reflections on the révolution in Europe): « Can Europe be the same with different people ont it ? » (l’Europe peut-elle rester la même avec en son sein des peuples différents ?). Caldwell, exemples à l’appui, ne croit pas à l’assimilation des nouvelles populations musulmanes. « Un livre qui devrait faire scandale », écrit Alain Besançon dans la dernière revue Commentaire. Mais sera-t-il traduit en français?
Excellente année à tous !
…Et merci à chacun d’entre vous, qui contribuez grandement à faire de ce blog un succès aujourd’hui remarqué pour ses débat d’idées, ses confrontations et sa libre expression.
S’abonner
0 Commentaires
le plus récent