Non content d’avoir décrédibilisé un peu plus la fonction présidentielle par ses promesses en l’air, François Hollande la ridiculise avec ses cinq à sept. La révélation, par Closer, des échappées du chef de l’État s’éclipsant en scooter de l’Élysée pour rejoindre, rue du Cirque (!), une actrice dans un appartement prêté par une amie liée elle-même à des malfrats corses, en dit beaucoup sur son inconséquence. Ce qui, naguère, aurait pu amuser les Français habitués aux écarts des puissants devient une insulte pour les citoyens révoltés par l’indigence du pouvoir. Quand 87 % des sondés jugent (OpinionWay, lundi) que les politiques ne se préoccupent pas de ce que pensent les gens, les galipettes élyséennes ne passent plus. D’autant qu’en trahissant sa compagne officielle, Valérie Trierweiler, Hollande confirme la futilité de tous ses autres engagements.Un pouvoir qui ne tient plus son rang devrait, au moins, s’attacher aux apparences. C’est d’ailleurs ce que le candidat du PS avait promis à Nicolas Sarkozy, lors du débat du 2 mai 2012 : « Moi président, je ferai en sorte que mon comportement soit exemplaire. » Le donneur de leçons s’est piégé tout seul dans une euphorie de puissance qui, pour des gestes plus graves, a fait chuter Dominique Strauss-Kahn. Pour avoir mis à nu sa vie privée en offrant à sa maîtresse le rang de « première dame », avec bureau à l’Élysée, Hollande savait qu’il achevait de détruire l’inviolabilité des intimités publiques, déjà entamée par un monde politique confondant recherche de proximité et exhibitionnisme. Il ne pouvait ignorer la curiosité accrue de la presse à scandale pour le journalisme de trou de serrure, parfois avalisé par ses cibles. Qu’il n’en ait tenu aucun compte pose la question de son sérieux.Cette affaire est trop révélatrice de la décadence politique pour être reléguée au rang anecdotique de la comédie de boulevard. (La suite ici)Je tiendrai, ce vendredi, une conférence-débat sur le thème : « Autopsie d’une société en crise », à Toulouse, à 20h30, 17 rue de Rémusat (salle du Sénéchal). Entrée libre.
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