Faudra-t-il que les Français le hurlent, aux européennes du 25 mai ? Ils ne veulent plus du socialisme. Ils ont pourtant mis les points sur les i, au second tour des municipales, en amplifiant leur rejet du PS. Ce message, François Hollande a d’ailleurs eu raison de l’entendre ainsi en nommant, lundi, Manuel Valls à la place de Jean-Marc Ayrault. Le nouveau premier ministre, troublant avatar de Nicolas Sarkozy, aura à appliquer le pacte de responsabilité réclamé par Bruxelles. Il devrait donc procéder au désendettement du pays. Mais Valls devra surtout cohabiter avec sa famille politique, attachée à ses racines étatistes, interventionnistes, égalitaristes. Cet indésirable et encombrant petit monde, remercié dimanche, est revenu par la grande porte dans le gouvernement remanié mercredi (16 ministres). La rupture avec la vieille gauche n’aura duré que 48 heures.Tout est contradictoire dans ce nouvel attelage, mené par un président socialiste contraint d’accélérer une politique libérale s’il ne veut pas voir s’envoler les taux d’emprunt dont bénéficie encore la France cigale. Certes, Hollande a bien fait de moucher les Verts : forts de leur victoire à Grenoble, ils prétendaient dicter leurs exigences. La France se consolera de leur autoéviction. Reste que la mollesse présidentielle a rapidement pris le pas sur cette heureuse fermeté. En rameutant in fine tous ses apparatchiks, le chef de l’État a donné crédit aux contorsionnistes masos qui, comme Emmanuel Maurel (PS), ont vu « l’indéniable besoin de gauche » dans les coups de pied aux fesses qu’elle a reçus. La piqûre de rappel ne sera donc pas de trop pour désigner la sortie.Les Français sont plus réformistes que leurs représentants. (La suite ici)
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