Le vrai clivage ? Ce n’est plus la droite contre la gauche ; cette opposition-là ne produit que de vaines disputes. Ce pourrait être les libéraux contre les dirigistes ; cependant, ce serait considérer l’économie comme la clef de voûte des crises. Or l’inquiétude identitaire, née du rouleau compresseur de la mondialisation, est celle qui, partout, réveille les peuples. Les Écossais, par exemple, semblent attacher de plus en plus de poids à leur libre destin, en dépit des surenchères de Londres pour tenter de faire échec au prochain vote sur l’indépendance. En France, un même désir de retour à la nation originelle fédère de nombreux citoyens, par-delà les partis. Mais c’est l’islam qui, en l’occurrence, sert de révélateur à la fracture politique. Celle-ci oppose ceux qui défendent la pérennité de l’unité nationale aux partisans de sa dissolution dans la « diversité », au prétexte d’une culpabilisation occidentale enfouie.Un choix est à faire entre la nation laïque et le communautarisme islamisé. La présidentielle se jouera prioritairement sur ce terrain existentiel, dont dépendent les enjeux européens. L’alternative est cautionnée majoritairement par les classes moyennes, qui trouvent un écho auprès du Front national. Pour autant, ce nouveau clivage n’est pas celui que les dirigeants osent pour l’instant reconnaître. À droite comme à gauche, les élites ont avalisé un multiculturalisme de fait, en renonçant à maîtriser l’immigration de masse et à l’intégrer dans la société d’accueil. Toutefois, l’irrésistible ascension de Marine Le Pen les oblige à ouvrir les yeux et à prendre position. Lui laisser le thème de la nation et de sa protection serait lui offrir la victoire en 2017. Déjà, les derniers sondages la mettent largement en tête au premier tour.Sous couvert d’un discours républicain présentable, le PS a choisi le camp du différentialisme, théorisé par son think-tank Terra Nova. (La suite ici)Je participerai, ce vendredi, à un débat sur Sud Radio (13h20-14h)
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