Se méfier de l’eau qui dort. En mars 2018, Emmanuel Macron déclarait après avoir visité le pays, tel Louis XVI à la veille de 1789 : « Je ne sens pas la colère  ». On connaît la suite : le 17 novembre – il y a tout juste deux ans – les Gilets jaunes  déboulaient sur les Champs-Élysées et s’installaient sur des ronds-points. Depuis, cette France modeste est redevenue invisible, après avoir fait trembler la République. Mais l’État impérieux n’a tiré aucun enseignement de cette insurrection. Les failles du jacobinisme avaient mis le feu aux poudres : excès de centralisme, de technocratie, de brutalité. Or ces défauts ont été exacerbés par la gestion du Covid. Jamais la démocratie fatiguée n’a été si malmenée que durant ces derniers mois. L’Ordre sanitaire et sa tyrannie hygiéniste se sont imposés par la seule volonté d’experts en sciences et en algorithmes. Le Parlement, à la traîne du Conseil de défense, a été prié d’avaliser ce choix de civilisation. Le peuple, lui, est sommé d’obéir. Jusqu’à quand ? La France est ce lieu où les amendes ne cessent de pleuvoir. Les gens se font rudoyer par un État despotique ; il agit comme s’il avait perdu la mesure. Les procès-verbaux (135 euros) sanctionnent ceux qui n’ont pas leur « attestation provisoire de déplacement  », se trouvent à plus d’un kilomètre de leur domicile, ne portent pas de masque dans la rue, se regroupent à plus de dix dehors. Même le domicile est suspect. Gérald Darmanin a été jusqu’à mettre en garde les catholiques occupant les parvis des églises interdites au culte : en cas « d’actes répétés », le ministre de l’Intérieur n’hésitera pas à « envoyer des policiers verbaliser des croyants  ». Nous voyant vivre ainsi, sous un amas de règlements humiliants et d’interdits loufoques, l’hebdomadaire allemand Die Zeit a qualifié la France d’Absurdistan. Bien vu. Le gouvernement croit se faire pardonner en distribuant des euros qu’il n’a pas. Mais la colère ne s’achète pas. Les dirigeants pantouflards sont davantage occupés à sauver leur peau, en refusant de prendre le moindre risque, qu’à mettre la nation à l’abri de l’effondrement économique et social. Cependant, la politique de la peur et de la culpabilisation a atteint ses limites. (La suite ici). Je participerai, ce vendredi, à L’heure des pros, sur CNews (9h-10h30)

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