Autant l’admettre : Marine Le Pen a gagné la bataille des idées. La réhabilitation de la patrie a été son combat. Il faut donc lui reconnaître sa victoire, avec le retour de la nation souveraine au cœur des débats. Les dénonciations pieuses deviennent de vaines réticences sur la question identitaire. Celle-ci sera le pivot de la campagne présidentielle. La « lepénisation des esprits » n’est autre que le réveil de la société civile et l’échec de la classe politique. Cette dernière n’a rien voulu entendre des alertes lancées, notamment ici même. De bonnes raisons ont suffi, jadis, pour rejeter un FN autoritaire, raciste, antisémite, violent. Mais cette époque ne survit plus que par les quelques fantômes que la gauche tente de faire parler, en décortiquant le « champ lexical » du FN (1). Or ces mots suspects (racines, peuple, frontières, etc.) sont plus banalement ceux qui décrivent le mal-être de citoyens désarmés, désignés comme ennemis par l’islam conquérant et protégé.
Quand Nicolas Sarkozy reprend le couplet contre « les populistes de tous les bords » (2), il se plie à un rituel désormais absurde tant son discours copie celui du FN, ancré sur les réalités. Les similitudes sont également nombreuses chez François Fillon ou Hervé Mariton, concernant les primordiales questions sociétales. Elles sont plus flagrantes encore chez Nadine Morano ou Nicolas Dupont-Aignan, invité samedi par Florian Philippot à rejoindre Marine Le Pen. La raison voudrait que tant de convergences pour défendre l’État-nation, l’assimilation, l’unité retrouvée, l’emportent sur les querelles d’ego et les faux combats. Jamais l’union des droites n’a été si nécessaire, tandis que la gauche espère renouer avec une extrême gauche devenue, elle, autoritaire, raciste, antisémite, violente. Mais il n’en sera rien : dans ce vieux monde qui agonise, la droite peut perdre en 2017.
Manuel Valls ne pratique pas seulement la méthode Coué quand il déclare (mardi, RTL), oubliant de citer François Hollande : « Un autre quinquennat avec la gauche est possible. » (La suite ici)
(1)Grégoire Kauffmann, « Le Nouveau FN », Seuil.
(2) « Tout pour la France », Plon, p. 81
Je pésenterai La guerre civile qui vient, ce vendredi à 18H au Palais des Congrés, à la Baule

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